Litfulo, médicament indiqué dans le traitement de la pelade

Indication

Traitement de la pelade sévère chez les adultes et les adolescents âgés de 12 ans et plus.

Mode d’action

Le ritlécitinib inhibe de manière irréversible et sélective la Janus kinase 3 (JAK 3) et la tyrosine kinase exprimée dans la famille des carcinomes hépatocellulaires (TEC). Les voies de signalisation médiées par les familles JAK3 et TEC sont toutes deux impliquées dans la pathogenèse de la pelade, bien que la physiopathologie complète ne soit pas encore comprise. En bloquant l’action des kinases, le ritlécitinib réduit l’inflammation qui empêche la repousse des cheveux et des poils chez les patients.

Posologie

La posologie recommandée est de 50 mg (1 gélule) à prendre 1 fois par jour, au cours ou en dehors des repas.
Le traitement sera interrompu en l’absence de signe de bénéfice thérapeutique après 36 semaines.

Contre-indications

• Infections graves actives, notamment tuberculose.
• Insuffisance hépatique sévère.
• Hypersensibilité à l’un des composants (présence de lactose).
• Grossesse et allaitement.

À dire au patient

Prendre une dose oubliée dès que possible, sauf s’il reste moins de 8 heures avant la prise de la suivante. Dans ce cas, ne pas rattraper la dose omise.

Avaler les gélules entières sans les écraser, ni les fractionner ou les mâcher.

Grossesse et allaitement

Les femmes en âge de procréer doivent utiliser une contraception efficace durant le traitement et pendant 1 mois après l’administration de la dernière dose de Litfulo. Ce médicament est contre-indiqué pendant la grossesse et l’allaitement.

Effets indésirables

Une diarrhée, de l’acné, des infections des voies aériennes supérieures, une urticaire, un rash, un zona, une folliculite et des sensations vertigineuses sont fréquemment rapportés.

L’avis de la HAS

• Service médical rendu modéré.
• Amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV).
• Population cible estimée à 61 216 patients.

Interactions médicamenteuses

Éviter l’utilisation de vaccins vivants atténués pendant ou immédiatement avant le traitement par Litfulo.
Prudence en cas d’utilisation concomitante avec des substrats du CYP3A (quinidine, ciclosporine, dihydroergotamine, colchicine, tacrolimus, etc.), du CYP1A2 (théophylline, par exemple) ou de l’OCT1 (sumatriptan, entre autres), dont les variations de concentration, même modérées, peuvent entraîner des effets indésirables graves.

Surveillance particulière

• Numération plaquettaire et des lymphocytes avant l’instauration du traitement, 4 semaines après l’avoir commencé, puis selon la prise en charge habituelle du patient. Le traitement doit être interrompu si la numération plaquettaire est inférieure à 50 x 10³/mm³ ou si la numération absolue des lymphocytes est inférieure à 0,5 x 10³/mm³.
• Dépistage de la tuberculose et des hépatites virales avant le début de l’administration.
• Surveillance étroite d’éventuels signes et symptômes d’infection pendant et après le traitement. Il doit être interrompu si le patient développe une infection grave ou opportuniste.
• Examen régulier de la peau recommandé chez les patients qui présentent un risque accru de cancer cutané.

Délivrance

• Liste I.
• Prescription réservée aux spécialistes en dermatologie, en médecine interne ou en pédiatrie.
• Médicament à surveillance particulière pendant le traitement.

Fiche technique

Ritlécitinib 50 mg pour une gélule jaune et bleue, boîte de 30, 971,74 €, remb. SS à 30 %, AMM : 34009 302 797 2 4.
Pfizer : 01 58 07 30 00
Les prix sont mentionnés hors honoraires de dispensation.

La pelade

La pelade est une maladie inflammatoire chronique qui survient dans la majorité des cas avant l’âge de 40 ans. Cette affection résulte, du moins en partie, d’un mécanisme auto-immun. Les patients présentent d’ailleurs une probabilité accrue de développer une autre maladie de ce type. La prévalence de la maladie en France est estimée à 1 à 2 % et son incidence à 17 cas pour 100 000 personnes.

Comment se manifeste-t-elle ?

La pelade se manifeste par la survenue d’une ou de plusieurs plaques glabres bien délimitées, circulaires, sur le cuir chevelu et/ou sur les autres zones pileuses (sourcils, barbe, etc.). Les ongles risquent également d’être atteints et de devenir alors striés ou rugueux, la lunule pouvant prendre une teinte rouge. La maladie peut survenir de manière isolée ou sous forme d’épisodes récurrents et évolue le plus souvent spontanément vers la guérison. En dehors de l’aspect esthétique, l’impact sur la qualité de vie est souvent important. Outre une sensibilité accrue à la température et aux coups de soleil liée à l’absence de cheveux, la pelade se complique parfois par la présence d’eau, de sueur ou de débris dans les yeux en cas d’atteinte des cils et des sourcils et/ou par des éternuements et un écoulement nasal en cas d’atteinte des poils du nez.

Comment est-elle classifiée ?

On distingue classiquement la pelade en plaques, forme la plus fréquente ; totale, qui s’étend sur l’ensemble ou la quasi-totalité du cuir chevelu (pelade décalvante totale) ; et universelle, qui touche la totalité du corps (cheveux et poils). D’autres formes sont également décrites : la pelade diffuse, où la perte des cheveux est éparse ; ophiasique, qui débute dans la région occipitale et progresse vers l’arrière des oreilles ; et sisaipho (ophiasis à l’envers), qui touche le cuir chevelu en épargnant la périphérie. La sévérité de l’atteinte est déterminée par le score Salt (severity of alopecia tool) qui sépare le cuir chevelu en quatre zones : pelade légère si Salt inférieur ou égal à 20 %, modérée si Salt compris entre 20 et 50 % et sévère si Salt supérieur ou égal à 50 %.

Par Delphine Guilloux