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Portrait : « En milieu rural, on peut prendre le temps de faire du conseil »
Diplômé en mai 2023 de la faculté de pharmacie de Poitiers (Vienne) et âgé de 29 ans, Alexandre Brun ne s’attendait pas à devenir titulaire d’une pharmacie aussi vite. Ce fondu d’athlétisme a d’abord officié, durant ses études, comme pharmacien de sapeur-pompier (il a reçu le prix Alphasis* en 2022, qui salue son engagement) ; sa thèse porte d’ailleurs sur les protocoles infirmiers de soins d’urgence chez les sapeurs-pompiers.
Il démarre sa carrière de pharmacien comme remplaçant, avec l’envie d’« acquérir de l’expérience », explique-t-il. Un jour, il apprend par une connaissance, le maire de sa commune, que la pharmacie des Hermites est à vendre pour la somme de 1 €, un prix symbolique fixé par la pharmacienne partante qui ne trouvait pas de repreneur. Originaire de Langeais, à 50 km des Hermites, il se présente à la pharmacie, le lendemain de la parution de l’annonce de la vente dans le journal local. L’affaire est vite conclue : « Le courant est très bien passé. Nous nous sommes retrouvés sur pas mal de choses : notre façon de travailler, le contact avec la clientèle… De plus, je voulais rester dans le milieu rural, les gens sont moins stressés, ça se ressent au comptoir où l’on peut prendre le temps de faire du conseil. Cela apporte un plus grand confort de travail », révèle Alexandre Brun.
Ergonomie et accessibilité
Le bien-être au travail est assurément l’une de ses priorités. Officiellement titulaire de la pharmacie du Grand Stock depuis le 1er mai dernier, mais en place quelques mois avant pour rencontrer l’équipe (une adjointe et une préparatrice) et la patientèle, il adapte l’environnement de travail pour le rendre plus ergonomique, une dimension qu’il juge cruciale. Par exemple, les écrans, fixés à des bras articulés, sont réglables à hauteur de tête et placés sur le côté pour « nous permettre de nous positionner face aux patients sans être masqués », explique-t-il. « Tout a été mis à niveau. On gagne ainsi en rapidité de travail et on se fatigue moins », ajoute le jeune titulaire. Il envisage aussi de louer l’étage supérieur (la surface de la pharmacie est de 65 m2) pour permettre au personnel de se restaurer, de se détendre et de stocker des produits.
Depuis son arrivée, plusieurs projets sont en chantier : l’informatisation de la gestion du stock et l’agrandissement de celui-ci pour faire face à la pénurie de médicaments. Il est aussi question de créer un site marchand et de développer l’activité de préparation des doses à administrer pour les structures régionales (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, foyer d’accueil médicalisé) afin d’augmenter le chiffre d’affaires. L’objectif premier : renvoyer l’image d’une pharmacie accessible en baissant les prix (notamment ceux des produits vétérinaires over the counter, rayon clé de cette officine) et en mettant en avant, au comptoir, des produits d’appel (comme le sérum physiologique, vendu à 1,90 € alors qu’une crèche vient d’ouvrir aux Hermites). Également dans les tuyaux : la valorisation des pôles orthopédie et compression, avec un vrai local pour les patients, un service de vaccination, ainsi qu’un référencement plus large sur les plateformes de prise de rendez-vous, de type Doctolib. La pharmacie du Grand Stock prend un coup de jeune !
* Association Alphasis ou Alliance des pharmaciens des services d’incendie et de secours.
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