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Éviter les décompensations de l’insuffisance cardiaque
En France, plus de 1,5 million de patients souffrent d’insuffisance cardiaque. S’il n’est pas possible d’en guérir, la mise en place d’un traitement et des modifications du mode de vie permettent de freiner l’évolution de la maladie et de limiter la survenue d’épisodes de décompensation.
Principale complication
On parle d’insuffisance cardiaque quand le muscle cardiaque est dans l’incapacité d’assurer son rôle de pompe et ne peut donc pas fournir à l’organisme l’oxygène et les nutriments dont il a besoin. La maladie est parfois ponctuée d’épisodes d’aggravation ponctuels appelés épisodes de décompensation qui traduisent une insuffisance cardiaque aiguë, lorsque les mécanismes de compensation mis en place par l’organisme pour pallier le fonctionnement défaillant du muscle cardiaque ne suffisent plus.
Intérêt de la prévention
Cette prise en charge, qui associe traitement médicamenteux et mesures hygiénodiététiques, vise à améliorer la vie des patients au quotidien en soulageant les symptômes (notamment l’essoufflement), à ralentir la progression de la maladie, à prévenir les épisodes de décompensation pour réduire le nombre et la durée des hospitalisations et à réduire la mortalité.
Actuellement, l’insuffisance cardiaque est la première cause d’hospitalisation chez les sujets âgés de plus de 65 ans et elle est à l’origine de 70 000 décès chaque année.
Les signes de décompensation
Quatre principaux axes de prévention sont promus auprès des patients diagnostiqués insuffisants cardiaques pour éviter la survenue d’une décompensation. Ils sont rassemblés sous l’acronyme Epon.
Exercice physique
Pourquoi est-ce important ?
La pratique d’une activité physique modérée et régulière est bénéfique aux niveaux musculaires (l’augmentation de la masse musculaire permet de produire des efforts plus importants sans fatigue excessive), respiratoire (réduction de l’essoufflement), des vaisseaux sanguins (amélioration de la capacité d’ouverture de vaisseaux, d’où un meilleur apport d’oxygène aux organes et aux muscles) et du cœur (diminution du risque de troubles du rythme cardiaque).
Associée à une alimentation équilibrée, l’activité physique fait donc partie du traitement de la maladie, au même titre que les médicaments.
Qui est concerné ?
Que dire aux patients ?
En fonction des habitudes et des capacités de chacun, la première étape implique généralement une modification du mode de vie en augmentant régulièrement la quantité d’activité́ physique de la vie quotidienne (tâches domestiques, travail, déplacements, loisirs) et en limitant les temps passés assis ou allongé dans la journée.
Avec l’accord du médecin, il est possible de pratiquer toutes les activités physiques (marche en promenade ou rapide, vélo, danse, course à pied, etc.), 30 minutes par jour ou 1 heure 3 fois par semaine.
Pesée régulière
Pourquoi est-ce important ?
Se peser régulièrement permet de détecter une prise de poids rapide (2 à 3 kg en quelques jours et sans explication), signe d’une aggravation de l’insuffisance cardiaque.
Que dire aux patients ?
Il est recommandé de se peser au minimum 2 fois par semaine, au mieux tous les jours, à chaque fois dans les mêmes conditions (par exemple, le matin avant le petit-déjeuner, entièrement déshabillé).
Entre les pesées, des patients prennent conscience d’une aggravation de la maladie avec l’apparition d’œdèmes notamment au niveau des membres inférieurs (cheville, pieds). Ces œdèmes, dus à une augmentation du liquide interstitiel, ne sont pas douloureux et ont la caractéristique de « prendre le godet », c’est-à-dire qu’une légère pression digitale dans la zone enflée laisse une empreinte. Ainsi, la trace de l’élastique des chaussettes qui persiste lorsque le patient se déshabille peut être un bon signe d’alerte.
Observance
Pourquoi est-ce important ?
Le fait de se sentir mieux sous traitement prouve que celui-ci est efficace, mais n’est pas un argument pour l’arrêter. Au contraire, en cas d’interruption, le risque est que les symptômes réapparaissent ou s’aggravent rapidement au point de nécessiter une hospitalisation.
Que dire aux patients ?
Le traitement médicamenteux doit être pris tous les jours, à heure fixe si possible. L’utilisation d’un pilulier peut être conseillée pour permettre aux patients de s’organiser.
Si des effets indésirables gênants apparaissent, ne pas hésiter à en parler au prescripteur, mais sans interrompre le traitement avant d’avoir obtenu un avis médical.
Ne pas saler son alimentation
Pourquoi est-ce important ?
En moyenne, en France, la consommation quotidienne de sel avoisine 9 g pour un homme et 7 g pour une femme*. En cas d’insuffisance cardiaque, la consommation de sel doit être réduite à 6 g par jour.
Que dire aux patients ?
Éviter l’achat d’aliments riches en sel (les plats préparés, la charcuterie, les biscuits apéritifs, les chips, les fruits de mer, la sauce soja, les boissons gazeuses, par exemple). Utiliser la table de composition nutritionnelle Ciqual sur le site ciqual.anses.fr pour connaître la teneur en sel des aliments.
Ne pas poser la salière sur la table lors des repas et ne pas resaler systématiquement les plats.
Intervention du pharmacien
Bilan de prévention et bilan partagé de médication peuvent être proposés aux patients éligibles pour faire le point sur les traitements et le suivi à mettre en place.
Le pharmacien a également un rôle majeur dans la prévention des risques liés à l’automédication : il doit alerter sur la survenue potentielle de décompensation et d’insuffisance cardiaque aiguë liées à l’utilisation des anti-inflammatoires non stéroïdiens, de perturbation de la kaliémie et de troubles du rythme cardiaque avec les laxatifs stimulants, sur une interaction possible entre les inhibiteurs de l’enzyme de conversion et le racécadotril, l’apport de sodium avec les formes effervescentes.
Epof, à apprendre par cœur
L’Assurance maladie mène une campagne de sensibilisation à l’insuffisance cardiaque depuis septembre 2022. Le but, sensibiliser aux symptômes évocateurs de la maladie afin d’inciter les patients à consulter. L’acronyme Epofa été proposé pour mémoriser les quatre signes d’alerte :
essoufflement inhabituel après un effort simple ou au repos,
prise de poids rapide,
œdèmes,
fatigue excessive lors de la réalisation des activités quotidiennes.
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