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Optimiser sa retraite
Pour s’assurer un complément de retraite appréciable, la bonne méthode consiste à remonter dans le temps pour savoir quand mettre en place les placements et à quel moment changer d’orientation en termes d’investissements.
Il n’y a pas d’âge pour préparer sa retraite, mais le plus tôt sera toujours le mieux pour dégager des marges de manœuvre. Il faut en effet veiller à changer le dosage du cocktail des placements en cours de carrière, avec des choix qui doivent être analysés régulièrement pour s’adapter aux éventuelles modifications de son environnement et de sa stratégie d’épargne.
A 3 JOUR du départ à la retraite.
Constituer un capital complémentaire n’est plus possible ! Mais rien n’est perdu car des arbitrages dans le patrimoine peuvent être mis en œuvre afin d’augmenter ses revenus nets tout en diminuant fortement son imposition (IR et IFI éventuel). Il faut d’abord compter avec la vente de l’officine. « Avec le nouvel impôt sur la fortune immobilière (IFI) taxant les biens immobiliers, le pharmacien a tout intérêt à céder ses biens immobiliers non rentables, conseille Catherine Bel du cabinet Patrimoine Premier. Attention, pensez qu’à la retraite, les murs de votre officine, qui étaient des biens professionnels durant votre activité, basculeront dans votre patrimoine privé ! »
Autre piste à explorer. La cession des placements et investissements trop imposés : biens immobiliers loués nus, comptes titres, liquidités par trop excédentaires, actifs dont la rentabilité est faible… Vous pouvez également basculer les biens immobiliers en location meublée non professionnelle ou professionnelle afin de réduire votre IFI ou de passer sous le seuil d’imposition.
A 5/7 ANS du départ à la retraite.
Faire un audit patrimonial et racheter le cas échéant des trimestres d’années d’affiliation incomplètes à la CAVP (voir encadré ci-contre). Une fois prise la décision de se constituer un capital pour sa retraite, reste à déterminer les caractéristiques de l’investissement : niveau de risque, rentabilité, durée d’immobilisation, régime fiscal…
Première piste. Réservée à ceux dont les revenus fonciers sont bénéficiaires, l’acquisition d’un bien immobilier à rénover afin de bénéficier d’économies d’impôts substantielles, tout en se constituant du capital à moindre coût. « Surtout en 2018, une année blanche sur le plan fiscal, car 100 € de travaux réalisés permettront de déduire 50 € en 2019 », précise Catherine Bel. L’obligation de détenir le bien n’est que de trois ans après le dernier déficit imputé sur le revenu global, ce qui conduit à une obligation de détention de seulement sept ans au final. Il faut ensuite basculer ce bien en meublé pour constituer une enveloppe loueur en meublé professionnel (ou non professionnel) anti-IFI pour la retraite afin de minorer les revenus imposables.
Deuxième piste. Compléter ses contrats Madelin et ouvrir un PERP pour chacun des époux. Opérer des versements programmés. « L’intérêt du PERP est qu’il est plus liquide et que certains permettent même de récupérer jusqu’à 50 % du capital sur les premières années de la retraite », précise Michel Barbaroux de la société Elia Finances. Mais la loi PACTE (Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises) risque de modifier ces dispositions. « La bonne nouvelle, si cette loi est votée, pourrait être une sortie en capital à 100 %, sous réserve de confirmation de la fiscalité afférente », indique Catherine Bel.
Troisième piste. Ouvrir de nouveaux contrats d’assurance-vie pour bénéficier des dernières innovations en la matière : capital garanti, SCI/SCPI de rendement, unités de compte plutôt prudentes… « Attention toutefois aux frais car tous les contrats ne se valent pas », ajoute Catherine Bel.
Quatrième piste. Souscrire des parts de SCPI en nue-propriété (sortie de l’IFI, décote de 20 % sur le prix d’achat et de 35 % sur 10 ans). Puis récupérer la pleine propriété cinq ans plus tard avec une belle rentabilité, et des revenus bien amplifiés à la clé.
A 10/15 ANS du départ à la retraite.
« Ici, tous les espoirs sont permis car il y a suffisamment de temps pour capitaliser », explique Michel Barbaroux. A ce stade, comme à 5/7 ans avant le départ à la retraite, le choix d’un placement par capitalisation sera donc privilégié, tout comme les investissements immobiliers qui seront encore plus efficaces car souscrits sur 15 ans. Ils coûteront donc moins chers. Il est aussi conseillé de mixer investissements en déficit foncier, en location meublée, en Madelin ou PERP, en assurance-vie et SCPI.
Le B.A.-ba sur les retraites des pharmaciens libéraux
La Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP) est l’une des dix sections professionnelles de la Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales (CNAVPL).
La CAVP gère la retraite et la prévoyance obligatoires des pharmaciens libéraux. L’institution assure, pour le compte de la CNAVPL, la gestion du régime vieillesse de base qui est commun à l’ensemble des professionnels libéraux et, de façon autonome, la gestion et le pilotage du régime de retraite complémentaire des pharmaciens et de leur régime de prévoyance.
Le régime de retraite des pharmaciens libéraux présente une singularité : il comporte une part de capitalisation obligatoire. Le régime de capitalisation de la CAVP, optionnel jusqu’en 2009, a été rendu intégralement obligatoire selon les revenus des affiliés en 2015 à la demande des pouvoirs publics et en cohérence avec les normes européennes. Il représente le second fonds de pension français par le montant des actifs sous gestion (8,3 milliards d’euros d’actifs détenus dont 7 milliards d’euros au titre du régime par capitalisation).
Le régime par capitalisation n’est pas une assurance-vie. Les capitaux de chaque cotisant, placés sur un compte d’épargne produisant des intérêts, sont reversés sous la forme d’une rente viagère.
POUR ALLER + LOIN
→ Consultez le site de la CAVP (www.cavp.fr). Il permet de tout savoir sur la retraite du pharmacien libéral et d’accéder à des informations personnalisées, via un numéro de dossier et un mot de passe.
Mode d’emploiRacheter des trimestres
Pour se constituer une rente décente pour ses vieux jours, il est conseillé de racheter à tout moment de sa carrière des trimestres d’années d’affiliation incomplètes, seuls ou avec les points correspondants, dans le régime vieillesse de base. « Le rachat de ces trimestres concerne les personnes qui n’ont pas validé quatre trimestres par année d’affiliation, ainsi que les années d’études si la CAVP est la première Caisse d’affiliation à l’issue des études, précise Isabelle Roque, directrice de la communication de la CAVP. Le rachat porte sur douze trimestres au maximum, sans totaliser plus de quatre trimestres par année civile, à condition qu’ils n’aient pas déjà été validés par un autre régime de retraite de base obligatoire. »
Le rachat de trimestres dans le régime complémentaire par répartition n’est possible que lors de la liquidation de la retraite. « Toutes les années permettant d’atteindre une retraite entière (soit 41,50 annuités en 2018) peuvent être rachetées à condition d’avoir exercé au moins pendant dix ans à titre libéral », indique Isabelle Roque. Pour le rachat de cotisations dans le régime complémentaire par capitalisation, les possibilités de rachat de cotisations sont limitées. « Chaque affilié peut racheter jusqu’à six années de cotisation (24 trimestres) dans la limite de la durée d’assurance maximale, fixée à 41,50 annuités en 2018, et en tenant compte des trimestres qui auraient été validés dans les autres régimes de retraite de base obligatoires », détaille Isabelle Roque.
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