Officine : des perspectives économiques sur fond de stagnation

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Officine : des perspectives économiques sur fond de stagnation

Publié le 7 novembre 2024
Par Audrey Chaussalet
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Les neufs premiers mois de l’année 2024 démontrent que les différentes baisses de prix des médicaments pèsent lourd dans les comptes de l’officine, selon les dernières statistiques du Gers Data.

Avec un chiffre d’affaires (CA) qui s’établit à 36,9 Md€ sur les neuf premiers mois de l’année 2024, le marché de la pharmacie croît de 5 %, versus la même période en 2023. Sur le seul mois d’octobre, le CA stagne à 3,6 Md€. Une perspective peu réjouissante : octobre 2023 affichait + 5 %. « La branche conseil passe désormais en dessous de la barre des 5 % de croissance (728,5 M€ de CA) », constate David Syr, directeur général adjoint de Gers Data. Alors que le trafic est en légère hausse de 2 % versus 2023 depuis le début de l’année, « il marque le pas en octobre si l’on prend en considération le fait que sa faible croissance résulte d’un jour ouvré supplémentaire. Et ce alors même que la campagne de vaccination grippe/Covid-19 a commencé », ajoute-t-il.

Les médicaments deplus de 468,97 € HT représentent 42 % du CA en valeur de l’officine

La croissance en valeur des médicaments onéreux de plus de 1930 € HT tend aussi à se contracter avec une hausse de seulement 2 % sur les neufs premiers mois de l’année versus la même période de l’année précédente. Ce sont les références de plus de 468,97 € HT qui progressent le plus (+ 12 %) et qui contribuent à hauteur de 42 % du CA en valeur de l’officine, contre 0,4 % en volume. En moyenne, la valeur des médicaments de plus de 1930 € HT, a augmenté de 600 € par rapport à l’année dernière. Patrick Oscar, délégué général du GIE Gers, « met en garde contre une lecture comptable de plus en plus biaisée compte tenu du poids que représentent les médicaments onéreux sur le CA en valeur de l’officine ».

Les baisses de prix des médicaments vont se poursuivre en 2025

L’autre sujet d’inquiétude porte sur le médicament remboursable, qui fait moins bien que l’année dernière : l’augmentation est de 6,3 % en cumul annuel mobile sur les neuf premiers mois de l’année, contre 7,7 % en 2023. Pour Patrick Oscar, « différents facteurs tels que les baisses de prix, les pertes de certains brevets et le déremboursement des produits de contrastes peuvent l’expliquer ». En 2024, le Gers data estime que les baisses de prix sur les médicaments vont permettre à l’Etat d’économiser 853 millions d’euros. Un phénomène qui, toujours selon le spécialiste, devrait se poursuivre en 2025. L’impact des baisses de prix de 2024 est d’ailleurs déjà évalué par le Gers Data à 224 millions d’euros en 2025.

Substitution des génériques et biosimilaires: un léger mieux

Fixé à  85,1 %, le taux de pénétration mensuels des génériques en ville est en légère progression. Depuis 2023, 11 nouvelles molécules ont été inscrites au Répertoire. Quant au taux de pénétration des biosimilaires, il atteint 34,1 % et progresse de 3 points par an.

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