Donald Trump pourrait-il bloquer un accord sur la prévention des pandémies ?

« Nous avons encore du travail », a déclaré Anne-Claire Amprou, co-présidente du groupe de négociation, lors d’une conférence de presse à Genève (Suisse). Le report des négociations devant aboutir à un accord de prévention des pandémies intervient malgré la recrudescence d’épidémies telles que le mpox et le virus de Marburg, qui soulignent l’urgence d’une réponse mondiale coordonnée pour éviter de nouvelles catastrophes sanitaires.

Le rôle décisif des États-Unis

La dynamique de ces négociations pourrait être profondément influencée par la politique américaine, avec la réélection de Donald Trump. Lors de son premier mandat, il avait initié le retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une décision rapidement annulée par l’administration Biden. Avec l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, l’engagement américain dans cet accord pourrait être compromis, ajoutant une incertitude majeure à la capacité de l’OMS de mettre en place des mesures globales de prévention.

Tensions Nord-Sud : l’inégalité dans le partage des ressources

Les négociations sont tendues entre pays industrialisés et pays en développement, ces derniers réclamant des garanties d’accès aux ressources sanitaires en cas de pandémie. Ces tensions sont nées de l’expérience amère de la Covid-19, durant laquelle les pays riches avaient monopolisé les vaccins, laissant les plus vulnérables sans accès immédiat. « Il y a encore un gouffre », affirme Thiru Balasubramaniam de l’ONG Knowledge Ecology International, qui appelle à un compromis sur le partage d’informations et de traitements essentiels pour éviter une nouvelle inégalité mondiale.

Progrès et points de blocage : un accord encore lointain

Malgré certains progrès, les négociateurs n’ont pas encore trouvé de consensus sur des points cruciaux comme le partage équitable des vaccins et des traitements. Les pays du Sud insistent sur des mécanismes qui garantissent un accès rapide et anticipé aux ressources, afin d’éviter la répétition des injustices observées pendant la crise du Covid-19.