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© Une téléconsultation en Suisse dans une pharmacie NetCare - DR
Prescription pharmaceutique : opérationnelle en Suisse après des débuts difficiles
Confrontés à une baisse du nombre de médecins généralistes, les pharmaciens suisses proposent depuis 2012 le service netCare. Grâce à des arbres décisionnels, le pharmacien peut conseiller le patient et lui proposer des médicaments OTC pour traiter sa pathologie. Si le pharmacien ne peut pas traiter la demande, il propose une téléconsultation avec un médecin qui transmet ensuite l’ordonnance à la pharmacie ou oriente le patient vers un médecin ou les urgences pour une consultation physique. Aujourd’hui, une trentaine d’affections peuvent être ainsi traitées par les officinaux (cystite, conjonctivite, pharyngite, eczéma, sinusite…). Selon PharmaSuisse, qui a lancé ce concept, le service permet de traiter 73 % des cas sans intervention médicale, 20 % par téléconsultation et 7 % par renvoi physique à un médecin ou à un centre de soins. Actuellement, près de 350 pharmacies proposent netCare sur les 1 700 que compte le réseau officinal. A noter que les pharmaciens suivent une formation spécifique qui conduit à l’obtention d’un certificat de « Pharmacien en soins intégrés ».
Pour autant, la mise en œuvre de netCare n’a pas été simple. Les pharmaciens suisses se sont aussi heurtés à l’opposition des médecins. Au départ, PharmaSuisse a proposé aux associations nationales de médecins de collaborer pour créer cette prestation, mais celles-ci ont refusé. PharmaSuisse s’est donc tournée vers la société Medgate, qui propose des téléconsultations par téléphone ou par vidéo, et a signé avec elle un contrat. Lors du lancement de netCare, les organisations de médecins sont montées au créneau en prétendant que les pharmaciens netCare faisaient de la médicine. Elles ont même menacé les pharmaciens de représailles, notamment en agitant la menace de la propharmacie généralisée, explique-t-on chez PharmaSuisse, interrogée par Le Moniteur des pharmacies. Certains pharmaciens ont même abandonné le service suite aux violentes réactions des médecins.
Aujourd’hui, les esprits se sont apaisés. Depuis peu, les pharmacies netCare ont la possibilité de collaborer localement avec des médecins généralistes situés à proximité, mais également avec des spécialistes (pédiatres, ophtalmologues, dermatologues, etc.). Des contrats entre les pharmacies et les médecins peuvent être signés dans ce cadre, sans aucun caractère obligatoire. « Ces contrats précisent notamment les modalités lorsque la pharmacie doit orienter rapidement un patient vers le cabinet médical mais peut aussi définir le cadre de délégation. Par exemple, un ophtalmologue accepte qu’une pharmacie netCare prenne en charge les conjonctivites simples et autorise la délivrance de collyres antibiotiques dans ce cas précis », explicite PharmaSuisse.
De plus, les Hôpitaux Universitaires de Genève, le principal établissement de la ville, orientent de nombreux patients se présentant aux services d’urgence vers la pharmacie netCare la plus proche, ouverte 24h/24h, et dont six pharmaciens ont suivi la formation netCare.
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