- Accueil ›
- Profession ›
- Socioprofessionnel ›
- L’ANSM planche sur le cannabis à usage thérapeutique
L’ANSM planche sur le cannabis à usage thérapeutique
Le comité scientifique spécialisé temporaire de l’Agence nationale de sécurité du médicament consacré à l’« évaluation de la pertinence et de la faisabilité de la mise à disposition du cannabis thérapeutique en France » a auditionné plusieurs organisations représentatives et associations de patients le 12 novembre 2018. Parmi elles, l’Ordre des pharmaciens en la personne de sa présidente, Carine Wolf-Thal. « La plante pourrait relever de deux statuts, a-t-elle estimé. Si elle est remise en l’état aux patients (vrac ou sachet-dose), le cannabis est alors une plante médicinale. Si elle entre dans la composition d’une préparation pharmaceutique, le cannabis devient une matière première à usage pharmaceutique. » Le premier statut lui semble peu adapté, non seulement en raison d’un risque fort de détournement d’usage, mais aussi pour des raisons réglementaires. Le second statut présente plus d’avantages : l’approvisionnement en matière première à usage pharmaceutique ne peut se faire qu’auprès d’établissements autorisés par l’ANSM ; les préparations pharmaceutiques, magistrales ou hospitalières, pourraient être des alternatives en cas d’absence de médicaments autorisés dans les indications données. Quoi qu’il en soit, l’Ordre souhaite « disposer de règles claires permettant de garantir l’efficacité, la qualité et la sécurité des produits dispensés, et la sécurisation de la chaîne au service du patient ». L’instance demande également à être associée aux réflexions afin de déterminer l’implication des pharmaciens.
Du côté de l’Académie nationale de pharmacie, la position est tranchée. « Nous manquons de résultats d’études cliniques montrant la réelle efficacité du cannabis, assène Jean-Claude Alvarez. Et attention au message que l’on ferait passer aux jeunes en disant que le cannabis n’est pas dangereux et qu’il soigne. » La Fédération française d’addictologie, est, elle, plus nuancée : « l’examen des possibles bénéfices pour la santé doit être mené sans tabou et sur un plan uniquement scientifique ». La Fédération addiction se déclare pour sa part favorable aux médicaments à base de cannabinoïdes et au cannabis médicinal, sous réserve que celui-ci soit médicalisé et régulé. Quant aux associations de patients, elles entendent tout de même bien faire entendre leur voix. §

- Economie officinale : les pharmaciens obligés de rogner sur leur rémunération
- Grille des salaires pour les pharmacies d’officine
- Explosion des défaillances en Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire et Occitanie
- La carte Vitale numérique, ce n’est pas pour tout suite
- [VIDÉO] Financiarisation de l’officine : « Le pharmacien doit rester maître de son exercice »
- Financement des officines : 4 solutions vertueuses… ou pas
- Prescriptions, consultations : les compétences des infirmiers sur le point de s’élargir
- Dispensation à l’unité : chassez-la par la porte, elle revient par la fenêtre
- Quelles populations sont actuellement à risque de développer un scorbut ?
- Gilenya (fingolimod) : quelles conditions de délivrance ?