- Accueil ›
- Nouvelles missions ›
- Vaccination ›
- Le vote de la semaine
Le vote de la semaine
Que vous exerciez ou non dans une région expérimentatrice, vos patients vous demandent-ils si vous vaccinez contre la grippe ?
Les Hauts-de-France étant l’une des deux nouvelles régions expérimentatrices en 2018, le journal La Voix du Nord a beaucoup parlé de la vaccination contre la grippe en officine, au grand dam des infirmières. Elles se sont déchaînées sur nous sur les réseaux sociaux, traitant les pharmaciens de voleurs et affirmant que nous étions mal formés pour vacciner. Malgré cette mauvaise presse, ma pharmacie a été sollicitée, mais pas tant que cela car, en centre-ville, la clientèle de passage ne pense pas à se faire vacciner et la clientèle du quartier a l’habitude de le faire tous les ans à l’occasion d’une visite chez le médecin. Je ne peux malheureusement pas répondre aux quelques demandes, car je n’ai pas le local adapté pour l’agrément.
J’ai environ 30 % de demandes dans ma clientèle. Je pense que ce chiffre montera en puissance. N’ayant pas de problème de place ni de local, j’ai l’intention de me former et de demander l’agrément en 2019, année en principe de la généralisation de la vaccination antigrippale en officine. Pour autant, étant installé en centre-ville, je ne pousserai pas à la roue pour en faire. Au départ de l’expérimentation, j’étais plutôt contre cette nouvelle prérogative pour des raisons d’éthique professionnelle. En effet, je suis stupéfait que chacun n’exerce plus seulement son métier, mais cherche à faire celui de l’autre : le médecin relance l’idée d’être propharmacien, l’infirmière se propose de faire des bilans de médication… Sur la vaccination, il aurait fallu mettre un garde-fou de manière à la réserver aux pharmacies situées dans les déserts médicaux ou isolées dans l’arrière-pays.
J’ai une part importante de personnes âgées dans ma clientèle, et près de 70 % d’entre elles m’ont demandé si je vaccinais contre la grippe. Il ne faut pas voir forcément dans ce questionnement une réelle attente. C’est plus par praticité, et parce que les relations sont bonnes avec mes patients, que certains aimeraient bien que je les pique. Le problème des pharmacies parisiennes, c’est le manque d’espace et les loyers élevés. En ce qui me concerne, je paie un loyer mensuel de 2 500 euros pour 80 m². Créer un local de 10 m² pour pouvoir vacciner me reviendrait trop cher. De plus, cet investissement ne s’impose pas vraiment car il y a une maison de santé avec des infirmières à côté de la pharmacie. Et je n’ai pas envie de me les mettre à dos.
Thierry Besqueut, Toulon (Var)
- Prophylaxie pré-exposition au VIH : dis, quand reviendra-t-elle ?
- Financement des officines : 4 solutions vertueuses… ou pas
- Prescriptions, consultations : les compétences des infirmiers sur le point de s’élargir
- Dispensation à l’unité : chassez-la par la porte, elle revient par la fenêtre
- Quelles populations sont actuellement à risque de développer un scorbut ?

