Suivi à la trace

Notre enquête sur les expérimentations « article 51 » que permet la loi de financement de la sécurité sociale pour 2018 (voir pp. 14 à 16) le démontre : de plus en plus de pharmaciens hospitaliers expriment le besoin de travailler main dans la main avec les officinaux. Et, avec eux, mobilisent l’énergie nécessaire au développement de projets qui créent les conditions d’une plus grande coopération entre la ville et l’hôpital. Ceux-là ont compris les errances et les hésitations, les approximations et les pertes de temps. Ce lien, ils le veulent et l’avenir leur donnera raison. Le présent leur donne déjà raison.

Ainsi, au Royaume-Uni, une étude menée sur 211 patients (âge moyen 68,8 ans et 12,5 médicaments pris) a démontré le bénéfice – et le mot est faible – d’un suivi par le pharmacien après la sortie de l’hôpital. Par un simple appel téléphonique passé à trois reprises – dans les 10 jours suivant la sortie, à un mois et à trois mois après la sortie –, les pharmaciens hospitaliers en charge de l’entretien ont fait dégringolé le risque de réhospitalisation de 43 % à 30 jours et de 47 % à 90 jours. Ecouter les patients raconter les problèmes rencontrés avec leur maladie ou leur traitement, passer en revue les médicaments prescrits, contacter si besoin d’autres professionnels de santé permet d’améliorer la perception qu’ont les malades de l’utilité de leurs médicaments, donc l’adhésion thérapeutique. Chaque livre dépensée en fait économiser 51,2 par intervalle de 30 jours selon les auteurs. On se demande bien quel argument manque encore à l’appel pour se saisir du sujet.