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Quand le mobile devient la carte bancaire

Publié le 1 mars 2019
Par Yves Rivoal
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L’activité de votre officine commence à être pénalisée par les files d’attente qui se forment devant les comptoirs aux heures de forte affluence ? L’adoption d’une solution de paiement mobile peut constituer une alternative intéressante, pour éviter le passage au comptoir des clients sans ordonnance.

Les solutions de paiement en mobilité sur le point de vente ciblent plus particulièrement les officines où la surface de vente est importante, au-delà de 300 m2, et où le flux de clientèle dépasse les 300 clients/jour. Mais, elles peuvent aussi intéresser les titulaires ayant pour ambition de déployer leur équipe dans le point de vente, afin de développer le conseil et le C.A additionnel », explique en préambule Nicolas Passalacqua, le fondateur d’Octipas, qui teste actuellement ses tablettesvendeurs dans des pharmacies pilotes à la demande de groupements souhaitant offrir à leurs clients un parcours d’achat sans points de friction.

COMMENT ça marche ?

Toutes les banques commercialisent une solution de paiement mobile : Dilizi chez BPCE, Monem Mobile chez LCL, Monetico Mobile au Crédit Mutuel CIC… BNP Paribas a lancé, il y a quatre ans, l’offre Mobo qui intègre la fourniture d’un PIN Pad de 11 cm de haut sur 6 cm de large, faisant office de terminal de paiement. Celui-ci doit être appairé en bluetooth avec un smartphone ou une tablette fonctionnant sous Android ou iOS sur lequel a été téléchargée l’application de caisse gratuite. « Le vendeur sélectionne dans le catalogue de l’application Mobo les articles achetés, l’application se chargeant de calculer le montant total à payer à la fin de la vente », explique Arnaud Lecat, responsable des offres d’acceptation monétique de la Banque de Détail de BNP Paribas. Pour procéder au paiement, il faut simplement que le client insère dans le PIN Pad sa carte bancaire et tape son code secret sur le clavier. Il peut aussi régler en sans contact. » Le paiement achevé, le client reçoit par mail ou SMS son ticket de caisse, qui peut être personnalisé à son nom et avec une offre promotionnelle en lien avec ses habitudes de consommation.

UNE STRATÉGIE payante.

Le modèle économique proposé par Mobo comprend l’achat du terminal à 95 € HT et une commission sur chaque transaction. C’est ce modèle qu’ont aussi retenu les start-up spécialisées dans le paiement mobile, comme SumUp, iZettle ou Smile & Pay, tout en proposant des solutions disruptives puisqu’elles permettent de s’exonérer des TPE des banques. En effet, ces sociétés encaissent les paiements avant de les reverser sur les comptes bancaires des commerçants et après avoir prélevé, au passage, une commission qui s’élève à 1,75 % chez SumUp et iZettle. De son côté, Smile & Pay applique des commissions dégressives allant de 2 % à 1,2 %, en fonction des volumes d’encaissement. Smile & Pay se distingue encore en n’imposant pas d’avoir un smartphone ou une tablette, puisque les paiements s’effectuent via un TPE mobile vendu à 299 € HT. De leur côté, SumUp et iZettle commercialisent leur lecteur de cartes 19 € HT.

La solution de tablette-vendeur d’Octipas se démarque, elle, sur plusieurs points. « D’abord, parce que nous ne prélevons pas de commissions sur les transactions, confie Nicolas Passalacqua. Notre modèle économique est basé sur des frais d’installation et un coût de licence mensuel par tablette. » L’encaissement est aussi facilité, car l’appareil fixé au dos du smartphone, comprend un lecteur de codebarres et un petit terminal de paiement.

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SIMPLIFIER le parcours client.

Titulaire de la Grande Pharmacie de Pérols (Hérault) et cofondateur du groupement Mediprix, Jérôme Escojido a déployé en test, il y a bientôt un an, trois tablettes-vendeurs d’Octipas sur des iPhone 6. « Le premier bilan est encourageant. L’outil se révèle simple d’utilisation pour l’équipe et les clients l’ont adopté de manière naturelle, car ils ont l’habitude de se voir proposer ce type de paiement dans les autres circuits de distribution », souligne le pharmacien. Les tablettes-vendeurs sont connectées en temps réel aux données de stock et de prix du LGO. Elles permettent aussi de consulter les informations sur les produits de parapharmacie référencés dans le LGO et d’avoir une vision à 360°du client à travers ses achats précédents et son profil. « Les 120 fonctionnalités intégrées à nos tablettes-vendeurs en font un véritable outil d’aide à la vente, puisqu’elles contribuent à générer en moyenne 10 % de C.A additionnel », assure Nicolas Passalacqua. Des chiffres que Jérôme Escojido ne peut pas corroborer dans son officine. « Je n’ai pas encore assez d’éléments pour évaluer leur impact sur le C.A. Ce que je sais, c’est qu’elles nous ont permis d’améliorer la rapidité d’encaissement aux heures de pointe, et que l’équipe utilise beaucoup la fonctionnalité qui permet de consulter le stock en scannant le code-barre d’un produit et de commander du réassort », confie le titulaire qui aimerait que la solution soit connectée à l’entrepôt de son groupement et ne plus avoir à valider à la main dans le LGO les tickets de vente générés par les tablettes-vendeurs. Ces deux fonctionnalités devraient prochainement être intégrées à la solution, tout comme la gestion du paiement des ordonnances…

ON EN PARLE

BLOCKCHAIN

Pharmagest entre au capital d’Embleema

Le Groupe Pharmagest est entré, en tant qu’actionnaire industriel de référence, au capital d’Embleema. Cette start-up franco-américaine a développé une plateforme, qui permet aux patients de stocker leurs données de santé et de les partager volontairement de façon transparente et sécurisée via une blockchain santé avec les laboratoires pharmaceutiques. Objectif : accélérer la mise sur le marché de nouveaux traitements. Y.R.

CERTILIFE

Medappcare vient d’être agréé par le comité français d’accréditation (cofrac), l’instance nationale d’accréditation désignée par les pouvoirs publics. Medappcare devient ainsi le premier organisme accrédité pour certifier les applications mobiles et sites web dédiés à la santé, au handicap, à l’autonomie et à la santé animale…Y.R

1 435 000

De DMP (Dossier Médical Partagé) ont été créés en officines, moins de deux mois après le lancement le 6 novembre dernier, par la caisse nationale d’assurance maladie. Y.R.

L’APPLI DU MOIS

A l’occasion du CES Las Vegas 2019, Elsan, qui gère 120 cliniques privées en France, et Docaposte, la filiale du Groupe La Poste spécialisée dans la fourniture de plateformes de services e-santé, ont annoncé la sortie d’Adel. Cet assistant digital a pour objectif de simplifier la vie des patients hospitalisés dans une clinique Elsan. Avant l’opération, Adel indique la liste des documents utiles à apporter pour l’admission. Le patient peut également consulter des articles et des vidéos afin d’obtenir des réponses aux questions qu’il se pose sur sa future opération. Le jour de l’intervention, un plan interactif de la clinique l’aide à s’orienter vers le bon service. Une fois sorti, le patient bénéficie d’un suivi régulier à distance par l’équipe médicale de la clinique. Y.R.

1 225 €

la première année, puis 350 € les années suivantes, seront versés aux pharmaciens pour les aider à s’équiper d’une cabine de télémédecine. l’avenant n° 15 à la convention pharmaceutique signé le 6 décembre dernier prévoit également une rémunération forfaitaire de 200 € pour 1 à 20 téléconsultations par an, de 300 € (21 à 30) et de 400 € (plus de 30). Y.R