Homéopathie : la mise au point des Académies de médecine et de pharmacie

© Homéopathie - DR

Homéopathie : la mise au point des Académies de médecine et de pharmacie

Publié le 28 mars 2019
Par Anne-Hélène Collin
Mettre en favori

L’information avait fuité dans le quotidien Le Figaro, mardi 26 mars. Les Académies de médecine et de pharmacie ont signé un communiqué commun, rendu public ce jeudi, pour faire part de leur avis sur l’homéopathie, actuellement évaluée par la Haute Autorité de santé. Et leur position s’avère plus constructive que celle évoquée en début de semaine.

Si les académiciens demandent à ce qu’aucun diplôme universitaire ne soit délivré en faculté de médecine ou de pharmacie, parce qu’il aurait pour effet de « cautionner une méthode thérapeutique qui n’est pas acceptée ni utilisée par la plus grande partie du corps médial », ils proposent en revanche « d’inclure ou de renforcer dans les études de médecine et de pharmacie un enseignement – obligatoire dans le 2e cycle, optionnel dans les 3e cycles – dédié à la relation médecin-malade, à ses effets non spécifiques, aux effets placebo avec attente, aux effets bénéfiques du conditionnement, et au bon usage des médecines complémentaires intégratives ».

S’ils recommandent le déremboursement de l’homéopathie « tant que la démonstration d’un service médical rendu suffisant n’en aura pas été apportée », s’ils demandent à ce que le conditionnement porte une « information loyale » au patient et mentionne que « l’efficacité du produit n’a pas été démontrée selon les normes en vigueur », et s’ils bannissent la notion de « médecine alternative », les académiciens estiment cependant « qu’il n’est pas contraire à l’éthique ni aux bonnes pratiques d’user de préparations homéopathiques, dans les situations où l’emploi d’une thérapie complémentaire est souhaitée ». Mais posent leurs conditions : que cette thérapie complémentaire « n’induise pas une perte de chance en retardant la procédure diagnostique et/ou l’établissement d’un traitement reconnu efficace, sous condition que le médecin soit conscient qu’il use d’un placebo avec attente ». Et qu’elle ne remplace pas la médecine conventionnelle.

Enfin, parce qu’ils prennent en compte la popularité de l’homéopathie, les académiciens proposent d’instituer, « sous une forme à définir, une base indépendante et actualisée d’information du public sur les thérapies complémentaires ».

Publicité