Autorité de la concurrence : des propositions pour développer l’activité des officines

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Autorité de la concurrence : des propositions pour développer l’activité des officines

Publié le 4 avril 2019
Par Magali Clausener
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Ce matin, Isabelle de Silva, présidente de l’Autorité de la concurrence (ADLC), a présenté l’avis relatif au secteur de la distribution du médicament en ville et de la biologie médicale privée. En préambule, la présidente de l’ADLC a rappelé l’importance du secteur : le chiffre d’affaires global des pharmacies s’élève à plus de 20 milliards d’euros. Isabelle de Silva a également insisté sur la concertation large de la profession avec, pour la première fois, une consultation directe via Internet avec la contribution de 1 600 pharmaciens, prises en compte par l’ADLC.

L’avis s’articule autour de 5 grands axes : la vente en ligne de médicaments, la publicité des officines, l’élargissement du rôle des pharmaciens, le monopole pharmaceutique et le capital des officines. Pour l’ADLC, il est nécessaire de renforcer le rôle des pharmaciens dans le système de santé avec le maintien du monopole de dispensation et du maillage officinal. Mais, il est tout aussi nécessaire d’assouplir certaines règles pour développer les activités des pharmaciens. D’où cinq grandes propositions :

– Assouplir les modalités de vente en ligne de médicaments « qui ne mettent pas en jeu la protection de la santé publique ». L’objectif est double : développer la vente en ligne et rétablir une égalité de concurrence avec les sites étrangers notamment belges. Par exemple, il s’agirait de permettre aux officines d’avoir un local de stockage plus éloignés de la pharmacie ;

– Modifier les règles de la publicité émise par les officines en leur donnant la possibilité d’afficher des promotions uniquement sur les produits de parapharmacie ou de communiquer sur les services de l’officine ;

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– Elargir le rôle du pharmacien en lui permettant à la fois de mettre en place de nouveaux services comme prévu par le décret du 5 octobre 2018 et de nouvelles missions. L’ADLC « invite donc les pouvoirs publics à lever les blocages identifiés (liés par exemple à l'absence de tarification de certaines des nouvelles missions ou à la nécessité d'un cadre spécifique) » ;

Ouvrir le monopole pour les médicaments PMF aux parapharmacies et grandes surfaces. Cette ouverture serait cependant très encadrée : présence d’un pharmacien inscrit à l’Ordre, espace dédié à cette dispensation, contrôle des autorités sanitaires…

– Diversifier les possibilités d’ouverture du capital des officines. L’ADLS envisage 4 scénarios : 2 avec des pharmaciens détenteurs et 2 avec des investisseurs extérieurs.

L’avis a été remis au gouvernement qui devra prendre position.