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© requins - iStock
Rapport de l’Autorité de la concurrence : vague de réactions et d’actions dans la profession
La publication hier, jeudi 4 avril, de l’avis de l’Autorité de la concurrence, relatif à la distribution des médicaments, a provoqué un déferlement immédiat de communiqués de presse, de réactions et d’actions (annoncées) de la part des différentes instances de la profession. Déjà, en début de semaine, elles avaient dans un communiqué commun rappelé leur attachement aux fondamentaux de la pharmacie (monopole du médicament et de la propriété notamment).
Pour commencer, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) lance ce vendredi 5 avril une action d’envergure, une pétition afin de sensibiliser les pharmacies d’officine et les patients contre les dangers d’une entrée des groupes financiers dans les officines et de la vente de médicaments en grande surface. Cette pétition à faire signer aux patients est accompagnée d’une lettre aux pharmaciens et d’une affiche dénonçant les velléités du capital et de la grande distribution de faire main basse sur leur santé.
La mobilisation de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) est d’abord médiatique. Ce matin, Philippe Besset, président de la FSPF, était l’invité de France Info et de RTL. Et cet après-midi, il enchaînait avec un communiqué de presse cinglant, disant « non à l’ubérisation de l’officine ! ».
L’Ordre des pharmaciens y est allé également de sa « chansonnette », mettant à son tour en garde « sur les risques de réformes dictées par des considérations purement économiques ». L’instance ordinale ne se prive pas pour tacler l’Autorité de la concurrence et dénoncer « un nouveau style en avançant masquée derrière des considérations de santé publique et d’intérêt des pharmaciens pour mieux porter atteinte aux fondamentaux… ».
Enfin, l’Association Française des pharmacies en ligne (AFPEL) saisit la balle au bond sur la proposition de libéraliser la vente en ligne de médicaments, pour alerter que les pharmacies en ligne en France sont victimes d’une concurrence déloyale des sites européens, d’où leur retard de croissance.
Un sujet qui sera à l’ordre du jour le 16 avril prochain au ministère de la Santé. Agnès Buzyn doit rencontrer la profession pour étudier un éventuel assouplissement des règles de la vente en ligne de médicaments. Philippe Besset n’y est pas opposé « à condition que cela soit dans l’intérêt des patients et dans le cadre des fondamentaux de la pharmacie ».
Au-delà des réactions de circonstance, il avoue ne pas être inquiet sur les fondamentaux, compte tenu des prises de positions d’Agnès Buzyn (ce jour sur Europe 1) qui freine des quatre fers sur l’ouverture du monopole, mais aussi d’Edouard Philippe qui, à l’occasion des 10 ans de l’Autorité de la concurrence, a déclaré qu’il resterait très attentif à la sécurité sanitaire.
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