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- Je n’arrête pas de tousser !
1 Je questionne
Préciser la demande
« Depuis quand toussez-vous ? », « Fumezvous ? » et « Avez-vous d’autres symptômes ? » apprécient le contexte et d’éventuels signes d’alerte.
Rechercher certains critères
« Êtes-vous suivi pour une pathologie respiratoire chronique, asthme, BPCO ? » et « Le médecin vous a-t-il prescrit un nouveau traitement ? » recherchent une cause autre qu’infectieuse. « La toux est-elle sèche ou grasse ? », « Gênante la nuit ? » et selon le cas « Êtes-vous enceinte ? » ou « Quel âge a l’enfant ? » guident le choix du produit. « Pas d’allergies ? De traitement en cours ? » identifient des contre-indications possibles.
2 J’évalue
La toux, réflexe naturel de défense, peut gêner par sa fréquence et les troubles du sommeil qu’elle entraîne. Un antitussif peut être utile en cas de toux sèche. Une toux grasse est à respecter car elle évacue les sécrétions.
Un avis médical est nécessaire en cas de toux de plus de 3 semaines, de difficultés respiratoires, d’asthme ou de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), de fièvre élevée ou persistante plus de 2 à 3 jours, de sang dans les expectorations ou de difficultés à avaler.
3 Je passe en revue
Dans les toux sèches
• Antitussifs d’action centrale. L’oxomémazine, seul antitussif antihistaminique H1 en conseil (Humex Toux sèche Oxomémazine, Toplexil…) est indiqué dans les toux non productives gênantes à prédominance nocturne dès 2 ans. La pentoxyvérine (Clarix Pentoxyvérine…), aux propriétés atropiniques et antispasmodiques, est indiquée dans les toux sèches et d’irritation dès 6 ans pour la forme enfant. L’oxéladine (Paxeladine…), de mécanisme d’action mal élucidé mais sans effet de somnolence, a une AMM dans les toux sèches à partir de 30 mois.
Effets indésirables. Oxomémazine, pentoxyvérine : constipation, sécheresse buccale, rétention urinaire, troubles de l’accommodation, somnolence, confusion, tachycardie, hypotension orthostatique sont possibles. Oxomémazine : photosensibilisation. Pentoxyvérine : risque de dépression respiratoire, réactions allergiques dont angioedèmes et troubles du rythme cardiaque
• Action broncho-relaxante ou antispasmodique.
→ Hélicidine. Médicament indiqué dès 2 ans (Hélicidine), l’hélicidine est une mucoglycoprotéine extraite de l’escargot de Bourgogne Helix pomatia L. Elle induit une broncho-relaxation par libération de prostaglandine E2. Précautions : allergies ; prudence en cas d’allergie aux acariens, aux blattes ou aux crustacés du fait de réactions croisées.
→ Huiles essentielles (HE). Cyprès toujours vert, lavande fine, menthe poivrée, marjolaine à coquilles… ont des propriétés antispasmodiques, anti-inflammatoires et anti-infectieuses mises à profit dans les toux sèches. Elles sont souvent couplées à des HE expectorantes (voir ci-après). Précautions (+ toux grasse) : le cyprès toujours vert est déconseillé en cas de cancer ou d’antécédent de cancer hormonodépendant, la menthe poivrée en cas de calculs biliaires.
• Action émolliente. Les plantes à mucilages tels mauve, guimauve, bouillon-blanc et plantain calment grâce à leur action couvrante et émolliente et exercent une action anti-inflammatoire (dans Azéol Sirop Toux sèche, Tux Actifs…). Elles sont parfois associées à des agents lubrifiants ou fluidifiants tels l’acide hyaluronique, le glycérol, les extraits de thym, les HE… dans des dispositifs médicaux pour toux mixtes : Activox Maux de gorge, Toux sèche, Clariver Toux nocturne, GrinTuss, Phytoxil, Phytovex Toux mixte… Dès 1 an selon les formules.
Dans les toux grasses
• Mucolytiques et expectorants « purs ».
Carbocistéine et acétylcystéine sont indiqués selon les spécialités dès 2 ans. Exemples : Fluimucil, Exomuc, Bronchokod… L’ambroxol (Surbronc, Muxol…) est réservé à l’adulte. D’autres expectorants sont disponibles en sirop, suppositoires ou pommades décongestionnantes à appliquer sur la poitrine : terpine (dans Terpine Gonnon), guaifénésine (dans Pholcones Bismuth suppositoires), gaiacol (dans Bronchodermine suppositoires enfants et adultes ou pommade)… Certaines références sont associées à des dérivés terpéniques à visées antiseptique et décongestionnante : cinéole, eucalyptol, camphre… Effets indésirables. Carbocistéine et acétylcystéine : gastralgies, nausées, diarrhées, peu fréquentes. Ambroxol : dyspepsies, réactions d’hypersensibilité ; toute éruption cutanée évolutive fait interrompre le traitement. Dérivés terpéniques : risques de convulsions, d’agitation, de réactions allergiques. Précautions. Carbocistéine, acétylcystéine : prudence en cas d’ulcère gastroduodénal ou d’antécédents. Dérivés terpéniques : contre-indiqués en cas d’antécédents de convulsion et avant 30 mois.
• Expectorants et antispasmodiques.
→ Lierre grimpant. Son usage comme expectorant est bien établi selon l’Agence européenne du médicament (EMA). Il possède aussi une action anti-inflammatoire et antispasmodique. Il est présent dans des médicaments dès 2 ans (Prospan…) et des compléments alimentaires (Bronchophyt, Forté Rub Bronches…). Précautions : nausées, vomissements, diarrhées, réactions allergiques possibles. Prudence en cas d’ulcère gastroduodénal ou de gastrite.
→ Réglisse. Mucolytique, antispasmodique via ses mucilages, son usage traditionnel comme expectorant est reconnu par l’EMA dans Bronchophyt, Humer Toux sèche et grasse… Précautions : pas avant 18 ans, déconseillé en cas d’hypertension artérielle (HTA), troubles cardiovasculaires, hépatiques ou rénaux.
• Expectorants et antimicrobiens.
→ Plantes à HE mucolytiques et expectorantes. Elles ont aussi des propriétés antimicrobiennes. Thym, eucalyptus globuleux notamment dont l’usage traditionnel pour soulager la toux liée à un refroidissement est reconnu par l’EMA. Exemples : dans Sirop Pin+Thym+Sauge Ladrôme, Herbalgem Sirop Respiration, Bronchosan…
→ Pelargonium. Antiviral, mucolytique, il est traditionnellement utilisé dans le traitement du rhume dès 3 ans. Il améliorerait la toux après 7 jours de traitement
→ HE à 1,8 cinéole. Eucalyptus globuleux et radié, ravintsara, niaouli, myrte vert, thym, pin sylvestre… ont des propriétés mucolytiques, anti-infectieuses et décongestionnantes. Parfois associées à des HE antitussives, elles s’emploient en application sur le thorax (Vicks Vaporub, Baume pectoral Le comptoir aroma…) ; en inhalation : Vicks Vaporub, Capsules inhalation Pranarôm, Calyptol Inhalant… ; par voie orale en capsules (Bronches Puressentiel, GAE Capsules aux essences), en sirop (Bronches Phytosun arôms, Voies respiratoires Pranarôm, Phytoceutic, Gorge-Larynx Olioseptil – + HE et pélargonium)… Précautions : en raison de dérivés terpéniques, contre-indiquée en cas d’antécédents de convulsions. Pas avant 12 ans pour les inhalations et avant 6 ou 7 ans par voie orale. Attention aux éruptions cutanées et sensation de brûlures lors d’application cutanées !
4 Je choisis
En fonction des symptômes
• Toux sèche : oxéladine ou, en l’absence de contre-indications, pentoxyvérine.
– À prédominance nocturne : anti-H1 en l’absence de contre-indications.
– Demande de naturalité : hélicidine, plantes à mucilage ou dispositifs médicaux.
• Toux grasse : carbocistéine ou acétylcystéine, si demande de plantes, lierre grimpant, thym… ou dispositifs médicaux.
• Toux mixte : dispositifs médicaux ou associations d’huiles essentielles.
• Toux associée à un rhume : association d’huiles essentielles ou pélargonium.
En fonction du patient
• Personne âgée, troubles urétroprostatiques : pas d’anti-H1 ni de pentoxyvérine.
• Asthme ou insuffisance respiratoire : pas de pentoxyvérine.
• Antécédents de convulsions : pas de dérivés terpéniques.
• Ulcère gastro-duodénal : éviter acétylcystéine, carbocistéine, lierre grimpant.
• HTA, troubles cardiovasculaires, rénaux ou hépatiques : éviter la réglisse.
• Allergies aux acariens, crustacés : prudence avec l’hélicidine.
• Grossesse : hélicidine avec prudence ; acétylcystéine en cas de toux grasse, si un fluidifiant bronchique est indispensable.
• Nourrisson : seulement désobstruction rhinopharyngée, hydratation, couchage en position surélevée…
5 J’explique
Des mesures simples limitent le plus souvent la toux (voir plus bas). Antitussifs et fluidifiants n’ont qu’une efficacité limitée. Un antitussif n’est indiqué que si la toux est vraiment gênante. Une toux grasse se respecte ; un fluidifiant n’est utile qu’en cas de sécrétions épaisses difficiles à évacuer. Il peut être nécessaire d’adapter le traitement selon l’évolution.
6 Je conseille
• Prise. Pas plus de 5 à 7 jours de prise en général, 10 jours maximum pour les mucolytiques. Ne pas manger ni boire les 30 minutes suivant la prise de dispositifs médicaux en raison de l’action « mécanique » locale.
• Confort. Une hydratation régulière calme l’irritation et aide à fluidifier les sécrétions. Sucer des pastilles sans sucre lubrifie le rhinopharynx et apaise la toux sèche. Humidifier l’air et respecter 18-19 °C max. dans la chambre pour éviter d’assécher les muqueuses. Les lavages de nez évacuent les sécrétions qui coulent dans l’arrière-gorge et déclenchent la toux. Dormir la tête surélevée en cas de toux nocturne. Éviter la fumée du tabac.
• Les gestes barrières : port du masque, toux dans le pli du coude, mouchoirs en papier, lavage des mains. Éviter tout contact avec des personnes fragiles : âgées, nourrissons…
(1) Pentoxyvérine : des effets indésirables atropiniques et des troubles cardiaques. Prescrire, avril 2019.
(2) Pelargonium sidoides (Umckaloabo), un remède à base de plantes, pour traiter les infections aiguës des voies respiratoires, Cochrane, 2013.
Le contexte
La toux est un réflexe physiologique qui sert à drainer les voies respiratoires pour faciliter l’évacuation de débris inflammatoires, particules irritantes, mucus en excès. Elle peut être sèche, de type irritatif et sans expectoration, ou grasse, dite aussi productive en présence de sécrétions muqueuses. Elle est dite aiguë si elle dure moins de 3 semaines, chronique si elle dure plus de 8 semaines.
→ Origine virale le plus souvent (rhinopharyngite, bronchite, trachéite…), ou environnementale : tabagisme, irritants, poussières… Une toux qui se prolonge peut être liée au tabagisme actif ou passif, à une coqueluche, une infection ORL ou pulmonaire chronique (sinusite, rhinite, asthme, BPCO), un reflux gastrooesophagien (toux nocturne ou post-prandiale), des médicaments (IEC, plus rarement sartans, certains antitumoraux, l’atovaquone…).
→ Évolution bénigne le plus souvent mais fatigante, parfois insomniaque.
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