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© Principe actif, médicament, fabrication, production, Polepharma, Leem - serazetdinov/iStock
Principes actifs des médicaments : la production en France est-elle possible ?
« Principes actifs et médicaments : la souveraineté de la France est-elle menacée ? », tel était le thème du colloque organisé le 14 mai par la Pharmacie centrale des armées, Polepharma (groupe d’entreprises pharmaceutiques), le Leem (Les Entreprises du médicament) et le SICOS Biochimie (syndicat de l’industrie chimique organique de synthèse et de la biochimie). Un sujet d’actualité compte tenu des ruptures d’approvisionnement et de stocks de plus en plus nombreuses. Mais le problème de la production de principes actifs en France et en Europe constitue également un enjeu en matière de défense et de sécurité nationale, « face aux menaces non conventionnelles émergentes », comme l’a déclaré en préambule François Caire-Maurisier, pharmacien en chef de la Pharmacie centrale des armées. La situation française interpelle : selon Vincent Touraille, président du SICOS Biochimie, la France est en recul depuis 24 ans : elle est désormais au 4ème rang européen de la production de médicaments en valeur, après avoir été leader de 1995 à 2008. Quant à la production de principes actifs, la France ne compte plus qu’une centaine de sites contre 2 500 en Union européenne et 300 en Suisse. De 60 à 80 % des principes actifs sont fabriqués hors de l’UE. « Nous sommes très dépendants des producteurs d’Asie », a commenté Vincent Touraille. « 90 % de la production d’antibiotiques est réalisée en Chine et en Inde », a également remarqué Philippe Ivanes, vice-président Opérations industrielles de Sanofi Vaccins et président de Polepharma.
Quelles sont alors les solutions ? Bruno Bonnemain, membre de l’Académie nationale de pharmacie, a rappelé les principales propositions de l’institution : avoir une véritable coordination au sein de l’Etat entre les différents services ; identifier les médicaments indispensables qui sont en rupture ou en tension ; revoir les prix sachant que les médicaments les plus en rupture sont des anciens produits dont les prix sont faibles en France ; encourager les sites de production existants à se développer et rapatrier la production de principes actifs en Europe ; mettre en œuvre des incitations fiscales. « Il faut au moins dix ans pour régler le problème », a néanmoins souligné Bruno Bonnemain. Alexis Vandier, directeur général d’Ipsen France, s’est montré aussi réaliste : « Nous ne pourrons pas relocaliser toute la chaîne de valeur en France ou en Europe ».
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