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Pictogrammes grossesse et médicaments : vers un remaniement de la législation
L’Académie nationale de pharmacie accueillait dans sa séance du 16 mai 2019 le docteur Elisabeth Elefant, médecin embryologiste, chef de service du Centre de référence sur les agents tératogènes (CRAT) et membre titulaire de l’Académie nationale de médecine, pour parler de la problématique des pictogrammes de grossesse.
Pour rappel, depuis Octobre 2017, suite au décret du 14 avril 2017 et des arrêtés de mai et août qui le complètent, les laboratoires ont pour obligation d’apposer sur les boîtes un pictogramme spécifique pour les médicaments ayant un effet tératogène ou fœtotoxique.
Plusieurs dérives ont été constatées depuis la mise en place des logos, les laboratoires ayant notamment tendance à rajouter le pictogramme plus que de raison dans le but de se protéger par exemple de procès éventuels. Elisabeth Elefant déplore pourtant plusieurs cas d’arrêt ou refus de traitements signalés chez des femmes enceintes pour lesquelles les médicaments s’avéraient indispensables à leur santé ou celle de leur enfant.
Le CRAT et l’Académie nationale de médecine avaient déjà pointé du doigt les effets pervers de cette mesure en février 2018. Le docteur Elefant, en fin de présentation à l’Académie de pharmacie, a précisé : “ L’histoire remonte à l’affaire Dépakine et la pression de certains non professionnels de santé qui ont fortement insisté auprès du ministère pour réclamer un pictogramme sur des molécules considérées comme dangereuses, ce qui pouvait tout à fait se comprendre (…). Le problème, c’est que le législateur n’a pas osé trancher sur quelles étaient les molécules dangereuses ”. Le plaidoyer des professionnels de santé pour remanier les textes et, en parallèle, un nombre croissant d’associations de patients s’insurgeant également contre cette mesure censée au départ les protéger, font peu à peu écho auprès du ministère de la Santé. “ La remise en question du texte est d’actualité au sein de la direction générale de la santé et il semble que toutes les mesures soient prises pour que ce texte soit réécrit selon des modalités d’application plus raisonnables et plus proches de l’exercice médical et pharmaceutique ”, confie le docteur Elefant en précisant tout de même que, pour le moment, rien n’est réglé.
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