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© Un rayon de patchs - DR
Substituts nicotiniques : pour Agnès Buzyn, la prescription par le pharmacien, c’est « non ! »
Auditionnée le 14 mai dernier devant la commission des affaires sociales du Sénat et, à cette occasion, questionnée par le sénateur Bernard Jomier, inquiet d’une éventuelle disparition de la frontière entre prescription et délivrance sous couvert de la mise en place d’une dispensation protocolisée des substituts nicotiniques remboursables, Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a clairement pris position contre l’octroi d’un tel droit de prescrire et de dispenser aux pharmaciens. Pour elle, une séparation stricte entre prescription et dispensation est un « principe fondamental ». Elle souhaite aussi éviter les amalgames, rappelant que la dispensation protocolisée ne doit concerner « que des situations d’urgence ou des personnes qui peinent à trouver un médecin et aboutissent aux urgences ». L’aide au sevrage tabagique ne rentre pas dans ce champ-là.
Cette déclaration de la ministre de la Santé a suscité déception et désapprobation dans la profession, alors qu’elle est pleinement engagée dans la lutte contre le tabagisme et que le volet « prévention » de la Stratégie nationale de santé prévoit d’améliorer l’accessibilité aux traitements d’aide à l’arrêt tabagique. « Je ne suis pas d’accord avec l’analyse d’Agnès Buzyn, le fait pour un pharmacien de recruter des patients fumeurs, de leur prescrire et de leur dispenser des substituts nicotiniques dans le cadre d’une politique de prévention et de réduction des risques ne relève pas du conflit d’intérêt », recadre Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). De plus, il remarque que la prescription de « la pilule du lendemain » ou la vaccination ne suscitent pas de réticences particulières de la ministre de la santé. Il l’invite donc « à avoir une autre vision du pharmacien, acteur de santé publique et de la prévention ».
Même analyse du côté de Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). « Il y a un lien d’intérêt dans la prévention alors qu’il y a un conflit d’intérêt dans la dispensation de traitements curatifs. Par exemple, la prescription et la délivrance des médicaments destinés aux animaux de rente par les vétérinaires relève du conflit d’intérêt car la société n’a pas intérêt en termes de santé publique à ce qu’il y ait plus de ventes d’antibiotiques », démontre-t-il.
Alain Delgutte, président du conseil central A de l’Ordre des pharmaciens, prend acte de la décision d’Agnès Buzyn. « Elle souhaite peut-être attendre d’avoir un bilan à un an de l’impact de la prescription médicale des substituts nicotiniques remboursables sur l’accès au traitement du sevrage tabagique et si un problème d’accès est identifié, mettre en place une expérimentation de la prescription/délivrance du pharmacien », pense-t-il.
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