Annonces gouvernementales contre les pénuries de médicaments : les pharmaciens au front !

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Annonces gouvernementales contre les pénuries de médicaments : les pharmaciens au front !

Publié le 22 février 2024
Par Christelle Pangrazzi
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Le 21 février 2024, le gouvernement a présenté sa feuille de route pour remédier au problème des pénuries de médicaments. Nous avons décidé de vous présenter l’ensemble des annonces sous forme d’épisodes. Episode 1 : les mesures concernant directement les pharmaciens.

Hier soir, le ministère de la Santé a présenté sa feuille de route 2024-2027 pour lutter contre les pénuries de médicaments. Un problème dont l’enlisement ne cesse de s’aggraver depuis 4 ans, avec des conséquences majeures sur la santé des patients (perte de chance, risque d’antibiorésistance à cause d’antibiotiques de première ligne manquants, effets secondaires majorés avec des traitements moins adaptés…). Sollicité à maintes reprises par les acteurs du système de santé, le gouvernement a retardé à plusieurs reprises la présentation des solutions, notamment à cause d’une valse des ministres de la Santé.  « Une première proposition aurait dû avoir lieu en juillet mais François Braun est parti, puis ce fut au tour d’Aurélien Rousseau en décembre, d’Agnès Firmin Le Bodo… Résultat : plus de 6 mois de retard ! », notent en cœur Philippe Besset, président de la FSPF et Pierre-Olivier Varriot, président de l’USPO, les deux syndicats majoritaires des pharmaciens. Néanmoins, aujourd’hui, un arsenal de mesures renforcent désormais le rôle du pharmacien dont trois particulièrement attendues. Et un, beaucoup moins…

Les pharmaciens en première ligne

1- Les Trod-CRP doivent se déployer. Ces tests d’orientation diagnostique visant à vérifier si l’infection est d’origine bactérienne ou virale doivent se généraliser permettant ainsi au pharmacien d’être décisionnaire quant à la délivrance ou non d’un antibiotique. « Nous sommes en discussion pour une valorisation du montant de la dispensation. Nous espérons que ces négociations aboutissent dans le cadre des négociations conventionnelles », souligne Pierre-Olive Varriot.

2- Confier au pharmacien la substitution d’un médicament en rupture contre un autre, équivalent en termes de bénéfices-risques. La Haute Autorité de Santé (HAS) et l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) seront chargées dans les semaines à venir d’établir une liste des équivalences. « L’idée est extrêmement vertueuse, sous réserve, que l’établissement de cette liste intervienne dans un délai raisonnable, soit moins de quelques mois. Les pharmaciens savent se montrer réactifs, aux institutions de prouver leur capacité à l’être également !», pointe Philippe Besset

3-Le déploiement du DP-Ruptures. Cet outil développé par l’Ordre des pharmaciens est amené à se généraliser à tous les acteurs de la chaîne du médicament : grossistes-répartiteurs mais aussi industriels.

La DAU : attention, sujet sensible !

Un sujet a néanmoins crispé les représentants syndicaux, celui de la dispensation à l’unité : la DAU. Dans le cadre d’un Plan Blanc, elle pourra devenir obligatoire. « Contrairement au discours trop entendu, cette mesure nécessitant de multiples conditionnements est à la fois antiécologique et chronophage. De longue date, nous préconisons une réflexion avec les industriels sur des conditionnements plus adaptés à la réalité des besoins et des prescriptions. », conclut Pierre-Olivier Variot

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A venir : Episode 2 : Des relocalisations nécessaires