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- “J’ai encore une mycose vaginale !”
1 Je questionne
Préciser la demande
« Vous avez déjà vu un médecin pour une mycose vaginale ? » assure qu’un diagnostic médical a déjà été posé. « Précisez-moi vos symptômes… » écarte une autre vulvo-vaginite, voire une cystite.
Rechercher certains critères
« Quand avez-vous eu un épisode de mycose ? » et « Ces épisodes se répètent-ils ? » évaluent la fréquence des récidives et la nécessité de consulter. « Comment vous traitez-vous habituellement ? » identifie si le traitement est correctement suivi. Éventuellement, « Avez-vous déjà utilisé un autotest de diagnostic vaginal pour vérifier qu’il s’agit bien d’une mycose ? » si une consultation rapide est impossible.
2 J’évalue
Les mycoses vaginales sont bénignes. Hors grossesse, diabète ou pathologie immunodépressive, elles peuvent être prises en charge à l’officine si la femme a déjà eu un premier épisode et a identifié les symptômes. En cas d’infections récidivantes, c’est-à-dire au moins 3 à 4 épisodes par an, vérifiez que le traitement antifongique de l’épisode précédent a été bien suivi avec crème + ovule, car certaines utilisent seulement la crème qui leur reste d’un traitement précédent. Et qu’il s’agit bien d’une mycose et pas d’une vulvo-vaginite bactérienne car dans ce cas, il faudra consulter et faire un prélèvement qui identifiera le germe, voire un problème dermatologique comme un psoriasis.
3 Je passe en revue
Test d’autodiagnostic
Hydralin Test détecte le pH vaginal. Après introduction de l’embout jaune dans le vagin quelques secondes, si le pH est trop élevé, l’embout devient bleu violet. Interprétation : des signes cliniques typiques (voir Contexte) et un pH acide sont en faveur d’une mycose, les levures se développant en pH acide. Un pH trop élevé avec pertes vaginales anormales et prurit oriente vers une infection bactérienne. Précaution : non fiable en ménopause, durant les règles, le jour précédent et le jour suivant, moins de 12 heures après un rapport sexuel ou une douche vaginale. Au moindre doute, consulter s’impose.
Antifongiques
En crème ou émulsion pour application vulvaire et en ovules, les imidazolés (clotrimazole, éconazole…) sont des antifongiques à large spectre, actifs sur Candida albicans et plus ou moins sur des bactéries Gram+ tels les streptocoques. Effets indésirables : exacerbation des brûlures et picotements les premières 24 heures, liés à la libération de substances irritantes par la levure. Précautions : les excipients peuvent détériorer le latex des préservatifs et diaphragmes, et compromettre l’action des spermicides. Ne pas associer à d’autres ovules vaginaux (probiotiques), au risque de compromettre l’action de l’antifongique.
Produits lavants
Un lavant au pH alcalin, tels Hydralin Gyn, Myleuca ou Gyn-8, peut être utilisé pour limiter la prolifération des levures mais la toilette devant rester externe, il a peu d’effet sur celles présentes dans le vagin.
Rééquilibre de la flore vaginale
Des probiotiques renfermant différentes souches de lactobacilles sont proposés par voie orale ou vaginale pour rééquilibrer la flore après une vulvo-vaginite. Des études montrent leur intérêt pour limiter le risque de récidives de mycose. En pratique : ceux par voie vaginale semblent plus efficaces que ceux par voie orale, qui nécessitent doses et durée plus importantes (1 mois minimum, à renouveler). Précautions : prudence si immunodépression.
4 Je choisis
Épisode aigu de mycose
• Épisode aigu : crème (7 jours) + ovuleLP, plus pratique. Éventuellement, un lavant. Idéalement : un probiotique après.
• Récidives fréquentes : probiotiques en relais d’un épisode aigu durant plusieurs mois. Les tampons avec probiotiques ne suffisent pas mais sont utiles en complément. Si antibiotique : ovule antifongique LP en début et en fin de traitement.
5 J’explique
Les mycoses vaginales sont bénignes et un traitement antifongique bien suivi les guérit. Elles ne sont ni contagieuses, ni transmises par le/la partenaire puisque le germe responsable fait partie de la flore vaginale. En cas de récidives fréquentes, rechercher des facteurs favorisants.
6 Je conseille
Utilisation
• Antifongiques crème et ovule : ne pas interrompre le traitement durant les règles. Ne pas utiliser de tampons ni d’autres ovules qui pourraient compromettre leur action. Des rapports sexuels sont possibles mais risquent d’être douloureux. Si préservatifs, recourir à ceux en polyuréthane.
• Probiotiques par voie vaginale : humidifier avant introduction si besoin. À éviter pendant les règles car ils sont moins efficaces. Pour 5 à 7 jours de traitement après un épisode aigu et quelques jours par mois, après les règles en prévention des récidives en général (voir tableau). À celles qui vont souvent à la piscine ou dans un Jacuzzi, certains gynécologues préconisent le port préventif d’un tampon imprégné de probiotiques qui fait barrière à l’eau et enrichit la flore en lactobacilles.
Limiter les récidives
• Éviter tout facteur favorisant les irritations ou la macération car les champignons aiment l’humidité : strings, sous-vêtements synthétiques, protège-slips en continu, ou garder sur soi un maillot de bain mouillé.
• Pas de toilette « interne » qui agresse la flore. Laver la région vulvaire une, voire deux fois par jour avec un nettoyant classique, sans parfum, suffit et respecte l’équilibre microbien naturel du vagin.
Le contexte
→ La flore vaginale se compose de micro-organismes dont les lactobacilles, constituant la flore de Döderlein. Ces derniers prolifèrent notamment sous l’influence des estrogènes et jouent un rôle protecteur en produisant de l’acide lactique qui maintient un pH vaginal acide (3,8-4,2). Ils protègent d’autres germes colonisant aussi le vagin tels la levure Candida albicans, et des bactéries comme le streptocoque, Gardnerella vaginalis, Escherichia coli… En cas de déséquilibre de la flore, ces bactéries minoritaires peuvent proliférer et devenir pathogènes.
→ La mycose vaginale ou candidose vulvo-vaginale est la cause la plus fréquente des inflammations de la vulve et du vagin, ou vulvo-vaginites. Due à Candida albicans dans 90 % des cas, elle entraîne des brûlures de la vulve, qui devient rouge et cuisante, et, souvent, des pertes blanches comme du lait caillé.
→ En cause : diabète, grossesse, ménopause et/ou ce qui déstabilise la flore vaginale : antibiotiques, bains en piscine, Jacuzzi plusieurs fois par semaine…
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