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CAR-T cells : belles promesses ou faux espoirs ?
C’est une option thérapeutique qui semble prometteuse pour les patients atteints de certaines hémopathies malignes ne répondant pas ou plus aux traitements conventionnels : les CAR-T cells (pour cellules T porteuses d’un récepteur chimérique) sont des thérapies géniques qui consistent à injecter au patient ses propres lymphocytes T génétiquement modifiés (voir infographie), pour reconnaître et détruire une cible spécifique. Et les résultats sont là : le taux de survie à 12 mois est estimé entre 40 et 60 % chez des patients atteints de lymphome diffus à grandes cellules B dont le pronostic vital était engagé à très court terme. En 2018, 2 thérapies ont reçu une AMM européenne et un avis favorable à leur remboursement par la Haute Autorité de santé (HAS) dans la leucémie aiguë lymphoblastique à cellules B ou dans le lymphome diffus à grandes cellules B : Yescarta (axicabtagene ciloleucel) et Kymriah (tisagenlecleucel).
Toutefois, malgré une amélioration du service médical rendu (ASMR) significative, la HAS n’oublie pas les incertitudes qui règnent autour de ces nouvelles thérapies. La procédure est complexe et les effets indésirables graves, dont les patients doivent être informés, sont fréquents : syndromes de relargage cytokinique (fièvre, neutropénie, hypotension, etc.), événements neurologiques, cytopénies prolongées, infections, etc. Le coût exorbitant se chiffre en centaines de milliers d’euros pour un traitement en dose unique, auquel il faut ajouter le coût des déplacements des patients vers un centre hospitalier qualifié, de l’hébergement et de la mobilisation des équipes hospitalières.
Les autorités sanitaires manquent aussi de recul. Dans un communiqué publié le 27 mai, la HAS s’interroge sur la tolérance à moyen et long terme des CAR-T cells (quid de la persistance dans l’organisme des cellules génétiquement modifiées ?), sur leur efficacité (une seconde injection est-elle nécessaire ?), sur leur coût (quel est le prix du bénéfice clinique ?). Pour obtenir des réponses, l’autorité entend recueillir annuellement des données complémentaires en vie réelle à partir d’un registre commun aux CAR-T cells. Une prochaine évaluation par la HAS déterminera si les promesses sont effectivement tenues. §
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