L’Appex a toujours le regard tourné vers l’avenir de la profession

Ils se surnomment eux-mêmes les Appexiens. Et ce surnom, les membres de l’Association pour la promotion des pharmacies expérimentales (Appex) le portent fièrement, presque comme un nom de famille. L’association est née en 2001 et n’a fait que grandir. Cette année, quinze facultés de pharmacie françaises étaient représentées à ses journées annuelles, les 24 et 25 mai. Parmi les nouveaux membres, les facultés de Grenoble (Isère) et de Marseille (Bouches-du-Rhône) ont été accueillies avec l’enthousiasme qui caractérise l’Appex.

Pascal Wehrlé, le président depuis 2016, était fier d’annoncer qu’en 2019, pour la première fois, le prix de dispensation d’ordonnance organisé par l’association réunirait les 24 facultés de pharmacie de France. Ce prix est né il y a douze ans, du cerveau prolifique d’Olivier Catala, dans la pharmacie expérimentale de la faculté de Lyon (Rhône), où se réunissaient cette année les membres de l’Appex. Ce pharmacien, titulaire d’officine et professeur associé à la faculté de pharmacie qui annonçait son départ à la retraite, a œuvré tout au long de sa carrière pour valoriser la profession et améliorer la formation des étudiants.

Une réflexion autour de l’intelligence artificielle

L’association s’est donné pour mission de former au mieux les futurs pharmaciens en faisant évoluer les pratiques pédagogiques et en facilitant les échanges entre facultés. Ainsi, Félicia Ferrera, vice-présidente de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) Pharmaciens Paca, a présenté l’expérimentation intitulée Pharm’Observance sur la mise en pratique du processus de pharmacie clinique à l’officine.

Au cœur des nouvelles missions des pharmaciens, deux étudiantes, Bénédicte Buisson et Virginie Fert, sont venues présenter les résultats préliminaires de l’étude InPACCO qui analyse l’intervention pharmaceutique sur la prise en charge des patients atteints de cancer à l’officine. Puis, Sofia Perrotin, médecin généraliste ; Marie-Pierre Royer, sage-femme, et Olivier Catala ont exposé les succès et les difficultés de l’enseignement commun médecin, pharmacien et maïeutique mis en place à la faculté de Lyon depuis 2014.

Une demi-journée a également été consacrée à la communication appliquée à l’officine autour de thèmes tels que l’écoute et la reformulation ou la prise de recul face à une situation complexe. Parmi les projets, Camille Navet et Aline Inigo-Pillet, de la faculté de Lyon, ont lancé une réflexion sur la façon d’intégrer l’intelligence artificielle aux enseignements. L’association souhaite également mener des enquêtes sur les nouvelles pratiques pédagogiques (classes inversées, simulation, jeux de rôle, etc.) et poursuivre son ouverture à l’internationale.

« Face à une inéluctable restructuration du système de santé, il faut donner de la perspective à la profession, dès la faculté, et être proactif pour accompagner les changements de pratiques », a conclu Olivier Rozaire, président de l’URPS Pharmaciens Auvergne-Rhône-Alpes, invité exceptionnel des journées. C’est exactement l’ambition des Appexiens. ■