Méthylphénidate : substitution autorisée pour les pharmaciens

Hasard ou coïncidence ? Quelques jours après le courrier adressé à l’ANSM par l’association HyperSupers et la Société française du TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité), l’Agence dévoile les mesures prises pour pallier les ruptures de stock qui durent depuis des mois en raison de plusieurs facteurs conjugués : hausse de la demande mondiale, mise en conformité d’un site de fabrication du laboratoire Takeda et incident sur du matériel de production du laboratoire Arrow.

L’ANSM demande ainsi aux médecins de suspendre les initiations de traitement par Quasym LP, Ritaline LP 10 mg et 20 mg et Méthylphénidate Arrow LP 10 mg, 20 mg, 30 mg et 40 mg, en rupture d’approvisionnement. L’Agence autorise en outre les pharmaciens, à titre exceptionnel et transitoire, à « délivrer un autre médicament à base de méthylphénidate, sans que le patient doive présenter une nouvelle ordonnance » si le médicament prescrit n’est pas disponible.

Medikinet sur tous les fronts

Les gélules à libération modifiée Medikinet 10 mg, 20 mg ou 30 mg, dont les stocks sont suffisants pour couvrir les besoins, peuvent ainsi être délivrées en remplacement de Quasym LP 10 mg, 20 mg ou 30 mg, Ritaline LP 10 mg ou 20 mg et Méthylphénidate Arrow LP 10 mg, 20 mg ou 30 mg. Ritaline LP 40 mg n’est pas en tension d’approvisionnement et peut être délivré à la place du générique Arrow.

Le dosage de Medikinet devra correspondre à celui de la spécialité initiale, y compris si plusieurs dosages sont prescrits. Le patient devra être informé des modalités de prise de Medikinet (pendant ou après les repas) et d’une éventuelle variabilité de la couverture des symptômes au cours de la journée, liée à des cinétiques de libération du principe actif différentes. Attention, Medikinet renferme du saccharose excipient à effet notoire qui ne figure pas dans Méthylphénidate Arrow.

Le pharmacien inscrit le nom du médicament délivré sur l’ordonnance et doit informer le prescripteur du remplacement. Le patient contactera celui-ci en cas d’apparition d’effet indésirable ou de symptôme jugé inhabituel.

Confier au pharmacien la substitution d’un médicament en rupture contre un autre, équivalent en termes de bénéfices-risques. fait d’ailleurs partie de l’une des mesures envisagées par le gouvernement dans le cadre de sa feuille de route pour remédier au problème des pénuries de médicaments. Cette feuille de route a été présentée le 21 février 2024.