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Assistant médical, ce tout nouveau métier

Publié le 29 juin 2019
Par Laura Quéré
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Finalisé par la signature de l’avenant 7 à la convention médicale du 20 juin, le système d’aide à l’embauche des assistants médicaux sera opérationnel à l’automne. Des modalités de financement aux missions attachées, décryptage de ce dispositif.

La création du métier d’assistant médical est l’une des grandes nouveautés du plan « Ma santé 2022 ». C’est la signature de l’avenant 7 à la convention médicale du 20 juin entre l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (Uncam) et 3 syndicats de médecins*, qui amorce ce dispositif. Réponse concrète aux problèmes d’accès aux soins, l’assistant médical doit permettre aux médecins libéraux de se recentrer sur leurs missions dans un contexte démographique tendu.

1) Quels médecins peuvent bénéficier d’une aide financière de l’Assurance maladie et sous quelles conditions ?

Les aides financières seront accordées pour les médecins généralistes et spécialistes de secteur 1 ou pour ceux en secteur 2 qui se sont engagés à modérer leurs tarifs. Ces médecins doivent tout de même justifier un certain niveau d’activité. Par exemple, un généraliste doit suivre en tant que médecin traitant au moins 640 patients. Autre prérequis : ces médecins doivent exercer de manière regroupée (cabinet d’au moins 2 médecins, maison de santé pluriprofessionnelle, équipe de soins primaires ou communauté professionnelle territoriale de santé) ou s’engager à rejoindre un exercice coordonné d’ici 2 ans après l’embauche d’un assistant médical. Car la contrepartie de cette aide est bien là : les médecins utiliseront le temps dégagé pour recevoir plus de patients.

2) Quels sont les montants d’aides à l’embauche ?

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Plusieurs montants sont attribués en fonction du temps de travail que l’assistant médical effectuera dans le cabinet :

3) Quelles missions sont assurées par les assistants médicaux ?

Les assistants médicaux exercent des missions médico-administratives qui sont à définir avec le médecin qu’ils assistent. Ils se chargent par exemple de l’accueil du patient, de la création et de la gestion des dossiers, du recueil et des mises à jour d’informations. Ils sont en mesure d’effectuer des tâches visant à préparer la consultation ou aider dans son déroulement (aide à l’habillage, prise des constantes, délivrance de tests et kits de dépistage, préparation et aide à la réalisation d’actes techniques, etc.). Enfin, ils peuvent avoir une fonction de coordination en prenant pour les patients des rendez-vous avec d’autres professionnels de santé ou avec l’hôpital.

Les gestes médicaux (prise des constantes) ou l’implication dans la prévention font débat. Certains professionnels de santé redoutent en effet une redondance et restent dubitatifs face à la diversité des missions. «   En aucun cas, le poste d’assistant médical ne se substituera à d’autres professions de santé, intervenant dans la prise en charge des patients. Il s’agit en effet d’une nouvelle fonction avec des missions propres   », précise tout de même l’Assurance maladie dans un communiqué du 19 juin. Les syndicats pharmaceutiques accueillent favorablement l’arrivée des assistants médicaux. «   C’est une bonne nouvelle, cela permettra de libérer du temps médical   », répond Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), écarte toute objection sur un risque de concurrence avec les missions des pharmaciens : «   Les assistants médicaux ne sont pas faits pour remplacer les médecins, infirmiers ou pharmaciens, d’ailleurs, je ne vois pas l’Assurance maladie financer ce métier si c’était le cas.   »

*MG France, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) et le Syndicat des médecins libéraux (SML), représentant 68   % des généralistes et 55   % des autres spécialistes