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Tout est une histoire de tarifs de médicaments ou de dispositifs médicaux

Publié le 27 juin 2019
Par Magali Clausener
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Depuis 2012, les dépenses de santé augmentent. L’Assurance maladie nuance ce constat selon les pathologies. Et met en exergue l’impact des baisses de prix des médicaments.

L’Assurance maladie a présenté sa cartographie médicalisée des dépenses de santé le 12 juin dernier. Elle montre le poids de 57 pathologies et traitements dans les dépenses que l’organisme rembourse. L’analyse est importante car chaque année, elle figure dans le Rapport charges et produits de juillet, qui donne des orientations pouvant être reprises par le projet de loi de financement de la Sécurité sociale de l’année suivante. En général, l’Assurance maladie recommande des mesures de baisse de prix, mais ont-elles un véritable impact sur les dépenses de santé ?

En 2017, les dépenses se sont élevées à 140milliards d’euros pour 57,6millions d’assurés du régime général. Soit + 14 % depuis 2012. Deux grands phénomènes expliquent cette hausse : l’augmentation du nombre de patients souvent liée au vieillissement de la population, et l’accroissement de la dépense moyenne par an et par patient. Ce constat doit être nuancé selon les pathologies. Ainsi, pour l’infection VIH, la dépense moyenne par patient a diminué depuis 2012 avec 131 800 personnes prises en charge pour 1,3 M€ de dépenses. Elle est passée de 11 000 € en 2012 à 9 678 € en 2017. La raison ? La baisse importante du poste « médicaments » qui représente pourtant 85 % des dépenses : 8 263 € en 2017 versus 9 328 € en 2012. La baisse a été notablement importante (- 11 %) entre 2016 et 2017 en raison de la diminution des prix des traitements et de l’arrivée de génériques, souligne l’Assurance maladie. Alors que le nombre de patients a augmenté entre 2012 et 2017 (+ 16 800), la dépense globale a peu progressé (+ 9 millions).

Autre exemple, le diabète. En 2017, 3,2 millions de personnes ont été traitées pour 7 milliards d’euros, soit 2 161 € annuels en moyenne par patient. Pour autant, le poste « médicaments » (30 % des dépenses totales) n’est pas en cause avec 548 M€ en 2017 versus 772 M€ en 2012. Cette baisse « traduit l’impact des mesures de régulations mises en œuvre (baisse de prix, actions de maîtrise médicalisée…) ». En fait, c’est l’accroissement du poste « Autres produits de santé », pompes à insuline ou bandelettes, qui explique la progression des dépenses totales avec 393 M€ en 2017 contre 341 M€ en 2012. Le développement de l’insulinothérapie et de dispositifs médicaux tels que FreeStyle Libre en est à l’origine. « Une vigilance s’impose donc pour les années à venir sur le poste “autres produits de santé”, en particulier », commente l’Assurance maladie. Risque-t-on d’aller vers plus de régulation, puisque la politique de baisses de prix des médicaments fonctionne ? Affaire à suivre.

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