Déremboursement de l’homéopathie : Agnès Buzyn se prononcera « dans les prochains jours »

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Déremboursement de l’homéopathie : Agnès Buzyn se prononcera « dans les prochains jours »

Publié le 3 juillet 2019
Par Anne-Hélène Collin
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Agnès Buzyn, ministre de la Santé, s’engage à rendre son avis sur le maintien du remboursement de l’homéopathie « dans les prochains jours », a-t-elle annoncé à l’Assemblée nationale mardi 2 juillet, lors des questions au gouvernement. « Cet avis est en cours d’examen par mes services », a-t-elle ajouté. Au député Michel Fanget (Mouvement démocrate et apparentés, Puy-de-Dôme) qui demandait, avant de statuer, la mise en œuvre « avec l’ensemble des acteurs de la filière d’une véritable stratégie d’évaluation qui tiendrait compte des spécificités de l’homéopathie », Agnès Buzyn a répondu par une fin de non recevoir. « Nous avons un principe fort en France : c’est prendre en charge les traitements qui ont un effet scientifiquement prouvé », a rappelé la ministre. Sous les applaudissements de nombreux députés.

Peu de suspense donc sur sa position, d’autant qu’Agnès Buzyn a plusieurs fois annoncé qu’elle suivrait l’avis de la Haute Autorité de santé (HAS), finalement rendu le 28 juin dernier.

Des enjeux économiques importants

Reste, semble-t-il, à convaincre le gouvernement. La question du déremboursement n’a pas encore été tranchée, a confié la porte parole du gouvernement Sibeth Ndiaye mardi 2 juillet sur BFM TV au micro de Jean-Jacques Bourdin. Les enjeux ne sont pas que scientifiques : « Il y a une balance qui doit être réalisée entre ce qu’on sait scientifiquement de l’apport de l’homéopathie, des questions économiques mais aussi ce qui est du bien-être de la population française », a-t-elle ajouté.

Selon un article du journal Les Echos publié le 30 juin, Emmanuel Macron se serait personnellement mêlé de l’affaire et « aurait demandé des éléments d’appréciation complémentaires »

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Nombre de personnalités politiques sont montées au créneau depuis l’officialisation de l’avis de la HAS, dont l’ancien ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, proche du Président et maire de Lyon (Rhône), fief des laboratoires Boiron. L’édile fait du lobbying pour préserver les 1 300 emplois menacés du leader français de l’homéopathie. « Donnons-nous le temps de l’analyse fine de ce dossier », a-t-il demandé le 30 juin lors du Grand Rendez-vous Europe 1 Les Echos CNews. Le déremboursement de l’homéopathie est maintenant un sujet purement politique.