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© Getty Images
Gardes de nuit pharmaceutiques : une refonte, oui mais quand et comment ?
L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) demande une révision du système des gardes officinales, notamment en en réévaluant la rémunération et en rédefinissant la sectorisation.
Le sujet ne relève pas directement des négociations conventionnelles en cours avec l’Assurance-maladie en vue d’un avenant économique mais l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) juge le moment opportun pour le mettre sur le tapis. « Les gardes sont un problème pour les pharmaciens quand elles reviennent trop souvent », estime Pierre-Olivier Variot, président du syndicat. « une refonte du système » est aujourd’hui nécessaire. En effet, les secteurs de garde ont été définis dans les années 2010. Or, depuis quelques années, les fermetures d’officines s’accélèrent rendant la charge des gardes plus lourde pour celles restantes. « Les gardes épuisent les pharmaciens, après avoir assuré la nuit, il faut « enquiller » la journée suivante, a décrit le président de l’USPO, lors d’une conférence de presse vendredi 23 février. Dans certains territoires, la récurrence est hébdomadaire ! ».
Une contrainte dissuasive
Selon l’USPO, la fréquence des gardes dissuaderait les jeunes professionnels de s’installer en zone rurale. « Il faut absolument pérenniser le système des gardes parce que, parfois, c’est la seule porte d’entrée dans les systèmes de soins pendant la nuit, en le réformant », argumente Pierre-Olivier Variot. Ainsi, l’USPO réclame en premier lieu une revalorisation de l’astreinte et des honoraires de ces vigies nocturnes. Une participation des complémentaires santé pourrait être envisagée selon le syndicat. L’organisation réclame également une modification de la cartographie des secteurs, quitte à augmenter l’importance de certains d’entre eux afin que le tour de garde y revienne moins souvent pour chaque officine. Elle souhaite aussi la généralisation d’un honoraire pour la nuit profonde (minuit – 8 heures du matin) – comme cela est déjà en cours dans certains départements (Saône-et-Loire, Allier ou Charente…) – tranche horaire où la demande est moins forte a fortiori quand il n’y a plus de médecin de garde après minuit.
Redéfinir la notion d’ « urgence pharmaceutique »
Enfin, l’USPO demande aussi une redéfinition de la notion « d’urgence pharmaceutique ». Récemment, une affaire a marqué les esprits : un pharmacien des Pays-de-la-Loire a été condamné par la chambre disciplinaire de l’Ordre à une interdiction d’exercer pendant une semaine avec sursis après avoir refusé en 2020 d’ouvrir son officine, alors qu’il était de garde, pour délivrer un tire-tique destiné à retirer le parasite du cou d’un enfant de 19 mois. La décision a été confirmée par le Conseil d’État en novembre dernier. « Est-ce qu’un tire-tique ou une tétine à deux heures du matin est une urgence ?, interroge Pierre-Olivier Variot. Certains suggèrent que l’urgence pourrait être définie par une ordonnance datée du jour même. Je ne suis pas sûr que ce soit la bonne réponse car je pense par exemple aux patients atteints d’une maladie chronique, comme les diabétiques insulinodépendants. Si jamais ils cassent accidentellement leur cartouche d’insuline, ils ont besoin tout de suite d’une autre ». Autre piste avancée par l’USPO : la délivrance par les urgences hospitalières de la première dose d’un antibiotique, par exemple, en attandant que le patient vienne chercher le reste du traitement prescrit à la pharmacie le lendemain.
Si la revalorisation des astreintes et des honoraires de gardes dépend de la discussion avec la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam) dans le cadre de la négociation d’un avenant ultérieur,, les autres points relèvent du ministère de la Santé et des agences régionales de santé.
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