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© Réforme des retraites, rapport, Delevoye, partenaires sociaux, régimes spéciaux, cotisation, point, assiette, taux plein - iStock
Réforme des retraites : ce qui pourrait changer pour la pharmacie
Après plus de 18 mois de concertation et de dialogue avec les partenaires sociaux, les citoyens et les acteurs de la retraite, le haut-commissaire Jean-Paul Delevoye a remis ce jeudi 18 juillet à Matignon ses préconisations pour créer un régime universel de retraite par points. Lors de la conférence de presse qui a suivi la remise de ce rapport au gouvernement, il a présenté les points clés de sa réforme : le maintien de l’âge légal de la retraite mais la mise en place d’un âge du taux plein (ou « âge d’équilibre du système ») fixé à 64 ans pour la génération 1963 qui évoluera ensuite comme l’espérance de vie ; une valeur du point indexée sur les salaires faisant qu’elle ne pourra plus baisser dans le temps ; un rendement (en fonction des hypothèses en vigueur aujourd’hui) de 100 € cotisés pour une retraite de 5,5 € par an pendant toute sa durée ; la création d’un fonds de réserve universel garantissant l’équilibre du système en particulier au moment de sa mise en place en 2025, etc.
L’équité voulue dans cette réforme se traduira par des cotisations identiques pour tous. Pour les salariés du privé, le taux unique de 28,12 %, partagé entre l’employeur (60 %) et le salarié (40 %), restera donc proche du niveau actuellement en vigueur. Pour les indépendants, le rapport propose un taux de cotisations de 28,12 % jusqu’à 40 000 €, et de 12,94 % entre 40 000 € et 120 000 €, afin de préserver l’équilibre économique de leur activité. Il suggère aussi de définir une assiette « brute », se rapprochant davantage de celle des salariés. En contrepartie d’une hausse de la cotisation retraite, les indépendants paieraient ainsi moins de CSG.
Une nouvelle cotisation « déplafonnée » de 2,81 % ferait également son apparition. Due sur la totalité des revenus et non créatrice de droits, elle participera au financement de la solidarité. Le système universel laisse aux employeurs et salariés la possibilité de compléter leur couverture retraite par la mise en place de dispositifs collectifs d’épargne retraite.
Enfin, sans surprise, Jean-Paul Delevoye a annoncé la suppression des régimes spéciaux et, sur la convergence des paramètres, il a dit que « les transitions seront longues, adaptées à chacun des régimes et achevées environ 15 ans après l’entrée en vigueur du système. »
Pas de passe-droit, donc, pour les caisses de retraite des libéraux et pour leurs réserves, même si le Haut-commissaire s’est voulu rassurant. « Il n’y aura pas de hold-up sur les réserves trop importantes mais elles devront être réaffectées à des politiques sociales », a-t-il précisé, prenant en exemple le régime distributif et solidaire des avocats en faveur des revenus les plus modestes au sein de cette profession.
La balle est désormais dans le camp du gouvernement et la porte ouverte aux négociations et concertations jusqu’à la fin de l’année avec les partenaires sociaux et représentants des régimes spéciaux. Comme il l’a rappelé en guise de conclusion, « le premier ministre n’est ni lié ni engagé par mes préconisations ».
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