TROD angines : ce sera un paiement à l’acte

© Réalisation d’un TROD - stockvisual/iStock

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TROD angines : ce sera un paiement à l’acte

Publié le 27 août 2019
Par Francois Pouzaud
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Les syndicats pharmaceutiques ont fait leur rentrée ce mardi 27 août à l’occasion d’une séance de négociation avec Nicolas Revel, directeur général de la Caisse nationale de l’assurance maladie. Celle-ci a porté sur la rémunération des pharmaciens concernant la réalisation à compter du 1er janvier 2020 des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) permettant de différencier les angines virales des angines bactériennes. Pour rappel, c’est à cette date qu’ils seront pris en charge par l’Assurance maladie selon deux circuits de dispensation approuvés en commission paritaire nationale de juin dernier. 

Nicolas Revel a proposé un acte rémunéré 4,82 euros TTC incluant le prix des TROD (0,82 euro). A charge pour les pharmaciens de les acheter. A l’inverse des médecins, « les TROD ne seront pas fournis gratuitement aux pharmaciens, l’assurance maladie ne souhaitant pas procéder à un appel d’offre jugé trop long et trop compliqué, compte tenu de l’échéance du 1er janvier 2020 », explique Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). « Le prix d’achat unitaire d’un TROD est de 82 centimes d’euros TTC », indique Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), au vu du dernier appel d’offres pour les médecins. 

Ce tarif proposé par l’Assurance maladie est bien éloigné des espérances des syndicats. Pour accueillir le patient en salle de confidentialité, lui expliquer l’intérêt du TROD, déterminer le score de Mac Isaac, effectuer le prélèvement de gorge et le test lui-même, la FSPF et l’USPO demandent respectivement 10 € et 12 € (avec la fourniture du TROD). Nicolas Revel soumettra aux syndicats une nouvelle proposition lors de la prochaine réunion prévue le 10 septembre prochain. 

Quelle que soit l’issue de la négociation, les syndicats ont d’ores et déjà demandé une clause de revoyure tarifaire pour 2021, en fonction des volumes d’actes réalisés et des résultats obtenus.

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Concernant la formation requise, le Pr Céline Pulcini, déléguée ministérielle à l’antibiorésistance, a rencontré l’Ordre des pharmaciens et les présidents des URPS pharmaciens. Ces concertations auraient permis de s’accorder sur une formation de 6 heures (3 heures en présentiel, 3 heures en e-learning). Gilles Bonnefond regrette toutefois que les syndicats n’aient pas été consultés par la déléguée interministérielle. « C’est une faute de casting qui risque de créer des dysfonctionnements, ne perdons pas de vue que ce sont les syndicats qui négocient dans le cadre de la convention pharmaceutique », tranche-t-il.