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Tom souffre d’une entorse au poignet

Publié le 29 août 2019
Par Anne-Gaëlle Harlaut
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Tom, 34 ans, a une entorse au poignet. Le médecin prescrit une radiographie et une échographie pour vérifier l’absence de complications, une attelle d’immobilisation, du glaçage, un antalgique et de l’homéopathie.

Ce que je dois savoir

Législation

L’orthèse prescrite sur une ordonnance à part, sous son nom de marque, ne peut être substituée.

Contexte

C’est quoi ?

Une ordonnance de prise en charge d’une entorse du poignet après un match de volley.

• L’entorse est une lésion anatomique traumatique d’une articulation avec élongation, déchirure ou rupture d’un ou de plusieurs ligaments sans déplacement des surfaces articulaires, responsable d’une instabilité de l’articulation avec inflammation locale précoce. Elle est souvent causée par un mouvement brutal en torsion. Le diagnostic est clinique. L’imagerie vérifie l’absence de fractures et l’atteinte ligamentaire.

• Le poignet est une région anatomique avec plusieurs articulations : radio-cubitale distale, radiocarpienne, médio-carpienne, etc. Nombre de ligaments peuvent être touchés en cas d’entorse.

Quelle prise en charge ?

• Selon le délai et la gravité de l’entorse :

→ le protocole Police – pour protection, optimal loading (voir Info+), ice (glace) compression et élévation -, appliqué immédiatement après le traumatisme, lutte contre la douleur, l’inflammation, et optimise l’évolution ;

→ le traitement d’une entorse bénigne à modérée est en général fonctionnel, avec immobilisation relative de l’articulation, traitement antalgique et/ou anti-inflammatoire et rééducation précoce par kinésithérapie.

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• Complications possibles en cas de mauvaise prise en charge : douleurs chroniques, instabilité articulaire, récidive d’entorse, arthrose.

Tom ressent une vive douleur à la mobilisation. Il a appliqué de la glace hier soir et ce matin.

Objectifs

L’ordonnance vise à soulager la douleur, réduire l’œdème et permettre une immobilisation relative de l’articulation pour protéger et favoriser la cicatrisation ligamentaire.

Dispositif médical

Duoform

Cette orthèse d’immobilisation du poignet ambidextre en tissu est renforcée par une éclisse (voir Info+) palmaire semi-rigide en aluminium et une éclisse dorsale repositionnable. Elle a une action antalgique, compressive et d’immobilisation relative du poignet en extension.

Médicaments

Paracétamol

Antalgique de palier I prescrit dans le traitement des douleurs légères à modérées.

Arnica montana

La souche, préparée à partir d’Arnica montana, est indiquée lors de traumatismes physiques aigus et de douleurs musculaires (choc, entorse, etc.).

Bryonia officinalis

La souche, préparée à partir de la racine de la bryone, est utilisée en cas d’œdèmes des séreuses et de douleurs aggravées par la mobilisation et améliorées par le repos et le froid.

Ruta graveolens

La souche, issue des parties aériennes de la rue officinale, est indiquée en traumatologie et rhumatologie pour son action sur la douleur et l’inflammation des ligaments et des tendons.

Repérer les difficultés

• Bien mesurer et faire essayer l’orthèse.

• Insister sur le glaçage et l’élévation du poignet tant que l’œdème n’est pas résorbé.

• Prendre le paracétamol contre la douleur, mais l’homéopathie se poursuit 8 jours.

• Remobiliser le poignet selon les indications du médecin et suivre la rééducation pour éviter une raideur musculaire.

Ce que je dis au patient

J’ouvre le dialogue

« Pouvez-vous bouger légèrement votre poignet afin que je prenne les mesures ? » prépare à la prise de mesure. « Comment glacez-vous votre poignet depuis hier ? Combien de temps, de fois ? » vérifie le mode opératoire. « Avez-vous l’habitude de l’homéopathie ? » oriente le conseil. « Qu’a dit le médecin concernant la durée quotidienne du port de l’attelle ? » contrôle les instructions médicales.

J’explique le traitement

Mécanisme d’action

La douleur aiguë est soulagée par le paracétamol et l’action mécanique de l’orthèse qui restreint la mobilité de l’articulation et limite la sollicitation des ligaments. Elle favorise ainsi leur cicatrisation, qui peut s’étendre sur plusieurs semaines. L’homéopathie, en complément, agit sur la douleur, l’œdème et la cicatrisation.

Mode d’administration

• Duoform : en général, port jour et nuit au début, en respectant une fenêtre sans orthèse pour éviter l’enraidissement, pendant 4 à 6 semaines selon l’avis du médecin ou du kinésithérapeute. Ne pas appliquer sur peau lésée.

• Paracétamol : 1 comprimé lors de douleurs. À renouveler si besoin jusqu’à 3, voire 4 comprimés au maximum, en respectant un intervalle de 6 heures entre les prises pendant 2 à 3 jours.

• Arnica/Bryonia/Ruta : 5 granules de chaque 3 à 4 fois par jour, de façon simultanée ou non, de préférence à distance du repas durant 8 jours. Laisser fondre les granules dans la bouche.

Effets indésirables

• Duoform : engourdissement si port prolongé.

• Paracétamol : rares accidents allergiques.

J’accompagne

Surveillance

Si la douleur s’aggrave ou ne diminue pas dans les 48 heures, consulter le médecin. Les possibilités de mobilisation doivent revenir progressivement. L’œdème peut persister plusieurs jours et, à moindre degré, plusieurs semaines.

Mettre en place l’orthèse

• La circonférence du poignet au niveau du pli de flexion détermine la taille, de XS à XL.

• L’essayage est systématique. Positionner main et poignet entre les deux éclisses et glisser le pouce dans l’ouverture. Si besoin, ajuster l’éclisse dorsale et conformer les éclisses en tordant doucement pour épouser la main. Serrer la sangle du milieu et la fixer à l’aide de la patte auto-agrippante sans serrage, puis serrer les deux autres sangles. Ajuster selon le confort ressenti.

Réduire l’œdème

Continuer le glaçage de l’articulation plusieurs fois par jour pendant 20 minutes pour un effet antalgique et anti-œdémateux. Utiliser une poche à glace ou un coussin thermique à base de gel (Coldhot, Actipoche) ou d’argile (Argicalm), refroidi au congélateur 20 minutes avant l’application ou 2 heures au réfrigérateur.

Ne pas appliquer directement sur la peau, mais intercaler un linge fin. Dès que possible, surélever le membre.

Inciter à la rééducation

La rééducation est la base du traitement. La mobilisation du poignet doit se faire rapidement, de façon encadrée, pour renforcer les muscles, récupérer l’amplitude des mouvements et prévenir les récidives. Elle doit commencer le plus tôt possible. Sa durée dépend des indications du kinésithérapeute.

Entretien

Nettoyer l’orthèse à la main à l’eau savonneuse. Bien rincer et faire sécher à l’air libre, à plat.

Vente associée

Coussin thermique, argile verte en cataplasme, topique à base d’huiles essentielles anti-inflammatoires/ antalgiques comme gaulthérie, hélichryse, menthe poivrée…

Nos remerciements au Dr Véronique Lavallée, médecin généraliste homéopathe.

Prescription

Dr L., médecin généraliste homéopathe

M. Tom C., 34 ans, 78 kg, 1,85 m

Ordonnance 1

• Donjoy Duoform 1 unité.

• Ordonnance 2

• Paracétamol 1 g

1 comprimé toutes les 6 heures, pendant 2 à 3 jours, 4 par jour au maximum.

• Arnica montana 9 CH

5 granules 3 à 4 fois par jour pendant 8 jours.

• Bryonia officinalis 9 CH

5 granules 3 à 4 fois par jour pendant 8 jours.

• Ruta graveolens 5 CH

5 granules 3 à 4 fois par jour pendant 8 jours.

• Glaçage

3 fois par jour.

Info +

→ Une entorse est bénigne en cas de distension du ligament, moyenne en cas d’élongation plus sévère, voire de déchirure partielle du ligament, et grave s’il y a rupture du ligament.

→ Protection, optimal loading : équilibrer repos et charge mécanique durant la réhabilitation.

→ Une éclisse est une pièce qui unit et maintient d’autres pièces.

Le patient me demande

« Pourrais-je porter cette attelle pour la reprise du volley ? »

A priori non. Cette attelle d’immobilisation est adaptée à la phase de cicatrisation, mais les éclisses métalliques et le maintien très élevé du poignet ne sont guère appropriés pour la pratique sportive. En revanche, les attelles « de fonction », en tissu élastique ou en néoprène, offrent un maintien plus souple compatible avec le sport. Mais encore une fois, pas d’activité sportive sans le feu vert du kinésithérapeute. La rééducation doit d’abord être optimale.