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- PHILIPPE BESSET président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) « Les médicaments génériques de 1999 à 2019 : et après ? »
PHILIPPE BESSET président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) « Les médicaments génériques de 1999 à 2019 : et après ? »
Dans les années 1990, les économistes expliquaient que les médicaments génériques ne pourraient se développer en France, du fait des trop nombreuses barrières de tous ordres. C’est l’accord Etat-officine, signé à l’initiative de la FSPF (unifiée à l’époque…) en 1999, qui lance la machine. L’accord prévoyait l’octroi du droit de substitution en contrepartie de l’engagement des pharmaciens dans le déploiement de la carte Vitale.
Actuellement, l’économie du générique devient peau de chagrin. Avant son entrée dans le Répertoire des génériques, une boîte de Mopral, blockbuster des années 2000, coûtait 45 € à la collectivité qui prenait en charge le médicament. En 2019, la boîte d’oméprazole ne coûte qu’un peu plus de 5 € ! Le modèle économique pour le pharmacien pose question. Sans pouvoir de substitution, sans « remise commerciale », sans ROSP, sans prendre la marge du répartiteur, le pharmacien d’officine était rémunéré 8,50 € pour dispenser cette boîte de Mopral. Avec cette responsabilité accrue qu’est la substitution, subissant les critiques de la Cour des comptes ou d’émissions télévisuelles à charge, au moyen de multiples dispositifs plus ou moins lisibles, le pharmacien est désormais rémunéré 3 fois moins !
Et pourtant, dans un intérêt stratégique pour tous, nous avons accompagné cette politique. Une politique utile aux comptes sociaux et, par là même, aux patients ; des budgets ont été dégagés pour financer les innovations thérapeutiques et les médicaments d’aujourd’hui et de demain. Une politique qui a ouvert la voie aux nouvelles missions en donnant, au moyen du droit de substitution, un pouvoir nouveau au pharmacien dans son champ de compétence, le médicament.
Le budget de la dispensation par les pharmacies françaises est désormais suivi à la loupe par l’observatoire de la rémunération, outil de la convention pharmaceutique avec l’Assurance maladie. Il faudra, dans les temps à venir, repenser l’économie du générique pour sécuriser le budget affecté à la dispensation et le rendre autonome vis-à-vis du prix du médicament. Ce modèle économique est d’autant plus important à repenser qu’il faut à présent lancer une politique « biosimilaires », ces « nouveaux génériques » qui ne se développeront que par la substitution des pharmaciens.
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