pascal brière président de biogaran. Biogaran, un succès à la française

Ma plus grande satisfaction est d’avoir déjoué les pronostics les plus pessimistes. Combien de fois ai-je entendu au début de cette aventure : « Ça ne marchera jamais ! », parce que les prix des médicaments étaient trop bas en France, parce que les patients et les médecins ne l’accepteraient jamais, et concernant Biogaran, parce que ses attaches au générique n’étaient pas internationales. Vingt ans après, 1 boîte sur 10 consommée en ville est un médicament Biogaran. Cette réussite, c’est à la fois celle des services, des conditionnements et des équipes Biogaran. C’est aussi et surtout celle de la marque Biogaran, frappée du sceau du diamant. C’est une immense fierté, dans un univers de non-marques, de l’avoir emmenée à un tel niveau de notoriété. La période de 1999 à 2003 fut celle de l’ouverture du marché aux offres des génériqueurs. On peut assimiler cette époque à celle de l’ivresse des pionniers et de la ruée vers l’or des diligences. Les pharmaciens d’officine n’avaient pas encore choisi de s’orienter vers le générique, ni même pensé à choisir un partenaire. La concurrence entre les laboratoires était effrénée. La prise du leadership peut s’expliquer par notre ancrage national qui nous a permis de nous concentrer exclusivement sur notre marché domestique, d’avoir une grande agilité et sensibilité pour ce marché, ainsi qu’une autonomie de décision. D’autres éléments ont bien sûr été déterminants, tels que notre management relativement stable au sein de notre entité, une stratégie constante au fil du temps qui s’appuie sur la mise à disposition d’une gamme complète, une qualité d’approvisionnement continue, capables d’absorber les coups d’accélérateur des volumes, notamment à la suite de l’accord « tiers payant contre génériques », une qualité également d’exécution sur les lancements le jour J, sans oublier des exclusivités emblématiques que nous sommes allés chercher (génériques d’Augmentin, de Crestor, etc.), les premiers accords de référencement avec l’OCP et avec Giropharm et Evolupharm qui ont joué un rôle primordial dans le développement du générique et de la substitution. Aujourd’hui, en dehors des biosimilaires, nous nous développons à l’international, au Brésil et au Nigeria. Notre activité est également tournée vers les « pays d’export » (Etats arabes du Golfe, Afrique de l’Ouest, etc.), vers des partenariats en Europe (Espagne, Italie, entre autres). Biogaran s’intéresse également à des marques OTC et à des marques seniors de forte notoriété à relancer commercialement.

Son regret
 Lorsque les flux ont commencé à basculer du direct vers le grossiste-répartiteur et qu’en 2008 les pharmaciens pouvaient acheter auprès de leur grossiste avec une remise de 10,74 % du prix fabricant hors taxes (PFHT) et que nous avons pris tardivement ce virage, alors que chez certains de nos concurrents la stratégie de confier la distribution de leurs produits aux répartiteurs était déjà extrêmement marquée. 

Son audace
 Il n’existe pas, selon Biogaran, de risque juridique à substituer pour le pharmacien ni de risque de santé publique particulier pour le patient. Tout le débat sur les biosimilaires, médicalement parlant, ne repose sur aucun fondement. A l’hôpital, 80 % de ces médicaments biologiques sont substitués par les pharmaciens hospitaliers avec succès. Il n’y a donc aucune raison d’écarter le pharmacien d’officine du développement des biosimilaires. Biogaran est devenu leader en France des biosimilaires à l’hôpital et notre ambition est de le devenir aussi en ville. 

en chiffres

➜3^e laboratoire français
➜Chiffre d’affaires brut de 1 075 M€ (2016-2017)
➜Part de marché en chiffre d’affaires, juin 2019 : 30,3 %
➜420 collaborateurs en 2019