Tiers-payant : une enquête de l’USPO met en lumière les failles de la norme Visiodroits

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Tiers-payant : une enquête de l’USPO met en lumière les failles de la norme Visiodroits

Publié le 25 septembre 2019
Par Francois Pouzaud
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La norme Visiodroits déployée auprès des pharmaciens afin qu’ils puissent accéder en temps réel aux droits et garanties des contrats complémentaires Santé depuis un module informatique intégré dans le logiciel d’officine, notamment pour les assurés des opérateurs SP-Santé et i-Santé, est épinglée par l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). S’appuyant sur les résultats d’une enquête réalisée en juillet et août 2019, ce syndicat déclare que l’objectif de fiabilisation des droits par les assureurs santé n’est pas atteint. Ainsi, 91 % des pharmaciens sont confrontés à des « faux négatifs » qui les mettent en difficulté dans leur relation avec les assurés. « Le retour informatique indique que le service est non ouvert par l’AMC, alors que le pharmacien s’est connecté à un assureur santé se prévalant d’utiliser Visiodroits », précise un communiqué de Gilles Bonnefond, président de l’USPO. 
De plus, la transparence du dispositif laisserait à désirer : plus de 40 % des pharmaciens déclarent ne pas avoir identifié dans leur LGO la trace de l’accord de la garantie d’ouverture des droits après avoir consulté Visiodroits.

Autre insuffisance relevée : l’absence d’harmonisation des procédures entre les assureurs santé sur le respect de la garantie de paiement au pharmacien. Compte tenu du faible taux de réponses (environ un tiers) en faveur d’une amélioration de celle-ci sous Visiodroits par rapport à un contrôle de l’existence du droit au tiers payant à partir des attestations papier, l’USPO conclut qu’en l’état actuel des choses, une généralisation de cet outil n’est pas envisageable et que pour 2020, le support papier doit rester la règle.
Ce syndicat demande une harmonisation entre les différents outils existant sur le marché et que toute facture accréditée soit réglée avec aucun rejet. Il propose un certain nombre d’évolutions : le chargement au moment de la connexion d’une grille de facturation claire avec le détail des taux PH7, PH4, PH2 et LPP, la possibilité de transmettre en mode dégradé en cas d’impossibilité de connexion, des interlocuteurs dédiés soit de façon centralisée (i-Santé), soit par AMC (SP-Santé)…

Plus d’attestation papier au 1er janvier 2021
Conscient des problèmes rencontrés avec Visiodroits, La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) qui est à l’origine de son lancement en octobre 2013, estime que l’enquête de l’USPO « fait œuvre utile ». 
« La normalisation de cet outil au niveau des éditeurs de logiciels et des assureurs est loin d’être parfaite et éminemment compliquée », reconnaît Philippe Besset, président de la FSPF. « Il y a urgence sur ce dossier car au 1er janvier 2021, les attestations papier n’existeront plus, il n’y aura plus de droits annuels tandis que la loi promulguée le 14 juillet 2019 permet aux assurés sociaux et aux entreprises de résilier un contrat de complémentaire santé, sans frais et à tout moment après la première année de souscription. »

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