Pseudoéphédrine : est-elle bien délivrée ?

© Getty Images

Pseudoéphédrine : est-elle bien délivrée ?

Publié le 11 mars 2024
Par Yolande Gauthier
Mettre en favori

L’UFC-Que choisir a mené une enquête pour savoir si les recommandations de bonne délivrance des médicaments à base de pseudoéphédrine étaient suivies à l’officine. Ses résultats sont sans appel.

Entre le 15 et le 29 février, Que Choisir s’est rendu dans 40 pharmacies franciliennes pour se procurer un médicament contre le rhume à base de peudoéphédrine. Dans un tiers d’entre elles (14), la délivrance a été effectuée sans qu’aucune question ne soit posée au patient.

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) préconise pourtant, dans une fiche d’aide à la dispensation des vasoconstricteurs par voie orale, de poser trois questions afin de s’assurer de l’âge du patient (15 ans minimum), de l’absence de pathologie à risque (une dizaine sont listées, dont maladie cardiovasculaire, diabète, hyperthyroïdie, troubles neurologiques…) et de l’absence d’interactions médicamenteuses (avec d’autres décongestionnants, un IMAO-A sélectif ou un alcaloïde dérivé de l’ergot de seigle). A compléter, chez les femmes, d’une question sur la grossesse (prise déconseillée) ou l’allaitement (danger pour le bébé).

Des informations sur les risques associés à la pseudoépéhdrine, comme le syndrome d’encéphalopathie postérieure réversible, doivent accompagner la délivrance. « Seules 4 pharmacies ont pointé un risque d’AVC », relève Que Choisir. Qui, tout en reconnaissant le caractère non représentatif de cette enquête, ne manque pas de « remettre sérieusement en question » le service rendu par les pharmaciens…

Une interdiction demandée

Interrogé par le magazine, le président du Conseil central de la section A de l’Ordre des pharmaciens Bruno Maleine reconnait que « la situation n’est pas forcément confortable pour les pharmaciens car ces médicaments ne sont pas interdits ». Fort de ses résultats, Que Choisir demande donc officiellement l’interdiction pure et simple des médicaments vasoconstricteurs par voie orale. Car manifestement, les déconseiller en cas de rhume comme l’a fait l’ANSM à l’automne dernier n’est pas suffisant pour prévenir leur mésusage.

Publicité