Réforme des retraites : les libéraux de santé prêts à se mobiliser

Parmi les annonces faites ce 11 décembre sur le projet très controversé de réforme des retraites, le Premier ministre, Edouard Philippe, n’a fait que rappelé les déclarations faites quelques jours plus tôt par Jean-Paul Delevoye, le haut-commissaire à la réforme des retraites, devant un parterre de professionnels libéraux lors du congrès de l’Union nationale des professions libérales (UNAPL) qui s’est tenu vendredi 6 décembre à Paris. Le gouvernement ne touchera pas aux réserves constituées par les caisses des professionnels libéraux et les a assuré qu’il n’y aurait pas de « hold-up », ni de « siphonage ».

Cela suffira-t-il à calmer les esprits ? Tant les professionnels libéraux se montrent extrêmement préoccupés par les impacts et les projections de la réforme dans son volet les concernant. Selon une enquête Harris Interactive dont les résultats ont été présentés lors du congrès, plus de 7 professionnels libéraux sur 10 (71 %) se disent inquiets pour l’avenir de leur activité, dont 27 % « très inquiets », ce sentiment étant particulièrement marqué pour les professions de la santé (75 %) et du droit (85 %). Dans ce sondage, les libéraux font part de leur crainte de perdre les avantages de leurs régimes autonomes au sein d’un système unique. D’où des réponses très partagées sur la nécessité de réformer leur système de retraite (53 % estiment que cela est nécessaire contre 44 % pensant que ça ne l’est pas). Ils se montrent surtout très majoritairement inquiets (90 %) à l’égard de la réforme du système de retraites des libéraux telle que proposée aujourd’hui par le gouvernement. Cette inquiétude exprimée dans 94 % des réponses prend notamment sa source dans la crainte de voir les spécificités de leur régime de retraite remises en cause, tandis qu’une forte majorité (82 %) se prononce pour le maintien de leurs caisses complémentaires de retraite.

Pourtant, les libéraux ne sont pas réfractaires au principe d’une réforme (53 %), mais pour trois quarts d’entre eux, une négociation avec le gouvernement est indispensable. Les professionnels libéraux sont déterminés : 78 % d’entre eux et même 81 % dans le secteur de la santé se disent prêts à se mobiliser s’ils n’obtiennent pas gain de cause.