Dispensation à l’unité : adoptée par les députés

© Une paire de ciseaux - Pixabay

Dispensation à l’unité : adoptée par les députés

Publié le 13 décembre 2019
Par Magali Clausener
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Ce 13 décembre 2019, les députés ont adopté en première lecture l’amendement du gouvernement prévoyant la dispensation à l’unité de certains médicaments, « lorsque leur forme pharmaceutique le permet », au plus tard le 1er janvier 2022. La liste des médicaments concernés serait fixée par arrêté.  Un décret devrait aussi préciser « les modalités de conditionnement, d’étiquetage, d’information de l’assuré et de traçabilité ». 

Les syndicats de pharmaciens ont immédiatement réagi. « Opposée à la dispensation à l’unité systématique pour tous les médicaments, la FSPF prend acte de cette décision des députés de la restreindre à quelques traitements », écrit la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France. Elle pointe aussi le problème économique qui sous-tend la dispensation à l’unité : « A ce jour, aucune rémunération du pharmacien n’est prévue. Or, aucun pharmacien ne pourra s’engager dans la dispensation à l’unité sans contrepartie financière ». « Sans prise en compte du volet économique, la dispensation à l’unité ne restera qu’une promesse de campagne sans lendemain d’Emmanuel Macron », conclut-elle. L’USPO (Union des syndicats de pharmaciens d’officine), qui a toujours été opposée à la dispensation à l’unité, estime qu’en adoptant l’amendement gouvernemental, les députés « limitent son impact ». Le syndicat affirme qu’il sera particulièrement mobilisé « pour limiter autant que possible sa mise en œuvre et le rendre inutile ». Il fustige aussi « les promoteurs de cette expérimentation et les pharmaciens qui y ont participé » et « n’ont pas rendu service à la profession ! ». Quant au Gemme, le syndicat des génériqueurs, il « confirme son opposition à la dispensation à l’unité » et reprend les arguments déjà avancés par Federgy et le Leem (Les entreprises du médicament) : un retour en arrière préoccupant après la mise en place coûteuse de la sérialisation et un risque sanitaire important pour les patients. Le Gemme met aussi en avant le coût supplémentaire pour l’Assurance-Maladie et la collectivité. Le Gemme appelle donc les pouvoirs publics à revenir sur les mesures instaurant la dispensation à l’unité. 

A noter que le gouvernement a engagé la procédure accélérée sur ce projet de loi. Le Sénat a déjà adopté ce texte en première lecture le 27 septembre 2019. Il n’y aura pas, par conséquent, de nouvelle lecture.

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