Génériques : entre alignement de prix et TFR, la coupe est pleine pour les pharmaciens

Nouveau coup de tonnerre sur les génériques. Deux jours seulement après l’alignement effectif des prix des princeps Amlor et Hyperium sur ceux de leurs génériques, de nouveaux TFR sont publiés au Journal officiel ce 17 janvier, notamment concernant le groupe générique de l’amlodipine, confortant ainsi la stratégie déployée par Pfizer et Servier pour préserver leurs produits matures de la concurrence des génériques. En étant TFRisés, ils ont droit au tiers-payant, comme le précise l’article L. 162-16-7 du Code de la sécurité sociale que la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a tenté de faire amender dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2020, afin de réserver le tiers-payant au générique même à égalité de prix avec le princeps (amendement accepté puis retiré).

Alors qu’il attend toujours du Leem (Les entreprises du médicament) le respect de la promesse de maintenir un écart de prix de 10 % entre princeps et génériques, Philippe Besset, président de la FSPF, dénonce « une trahison industrielle » et un « laisser faire coupable des pouvoirs publics ». D’autant qu’en comité de suivi des génériques, tous les acteurs, Comité économique des produits de santé (CEPS) compris, s’accordaient sur ce point. 

« Ce passage au TFR est la suite logique des alignements de prix demandés par ces deux laboratoires, il vide de son sens l’article 66 à la loi de financement de la Sécurité sociale 2019 », tance Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).

Soulignant le court laps de temps entre les deux publications au JO de l’alignement des prix et des TFR, il  demande au CEPS « de réagir pour ne pas laisser s’organiser le non développement des génériques » et interpelle le gouvernement « qui va devoir arbitrer entre laisser faire ou siffler la fin de cette partie qui fait le jeu des princeps ».