Pneumonies à coronavirus : « trop tôt » pour déclencher une alerte mondiale

« Il s’agit d’une urgence en Chine, mais pas encore au niveau international ». Réunie en urgence depuis le 22 janvier pour juger de la gravité de l’épidémie de coronavirus, l’OMS estime qu’il est prématuré de lancer une alerte de santé publique de portée mondiale.

En France, le risque d’introduction du virus 2019-nCoV est néanmoins passé de faible à modéré, a annoncé Santé publique France dans un communiqué mis à jour le 22 janvier. « Cependant, le risque de propagation secondaire du virus dans la population française est considéré actuellement comme très faible », rassure l’agence. Le dispositif de surveillance français est renforcé. Aucun cas n’a été notifié en France.

Dans son dernier bilan de jeudi 23 janvier, la Chine rapportait quant à elle 830 cas confirmés et 25 décès. Cinq autres pays ont confirmé un ou plusieurs cas : la Thaïlande, le Japon, la Corée, les Etats-Unis, et Taïwan. Selon Reuters, les autorités chinoises ont annoncé avoir placé la ville de Wuhan (11 millions d’habitants), point de départ de l’épidémie, ainsi que la ville voisine de Huanggang (7 millions d’habitants) en quasi-quarantaine. En pleines festivités du Nouvel an chinois, les transports publics sont suspendus ou ralentis par des contrôles de températures corporelle et des temples interdits au public dans plusieurs villes. Les hauts lieux touristiques de Pékin et Shanghai sont fermés.

De leur côté, les scientifiques manquent d’informations. La source d’infection n’a toujours pas été identifiée mais elle pourrait probablement être d’origine animale (les premiers cas groupés de pneumonies à coronavirus avaient un lien avec un marché d’animaux vivants, le China seafood market). La transmission interhumaine est avérée mais le degré de facilité avec laquelle le virus se transmet d’homme à homme n’est pas évalué.

En pratique, selon les dernières recommandations du ministère de la Santé, toute personne présentant une infection respiratoire aiguë (fièvre, toux, essoufflement) dans les 14 jours après être revenue d’un séjour à Wuhan doit composer le 15 qui décidera de la conduite à tenir. Il n’est pas conseillé de se rendre aux urgences ou dans un cabinet médical. Les principales mesures de prévention restent le respect des gestes barrières (lavage régulier des mains…).