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Une fiche pour bien dispenser et utiliser les vasoconstricteurs
C omme promis, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a élaboré, en concertation avec des professionnels de santé, deux documents visant à renforcer l’information des patients et des pharmaciens sur l’utilisation des vasoconstricteurs. Ils rappellent en préambule que « le rhume guérit spontanément en sept à dix jours sans traitement ».
A l’officine, la fiche d’aide à la dispensation permet d’exclure les situations de contre-indication à la prise de pseudoéphédrine par voie orale. Quatre questions sont à poser : quel est l’âge du patient (pas de vasoconstricteur avant 15 ans) ? Y a-t-il des antécédents d’accident vasculaire cérébral (AVC) ou des facteurs de risque d’AVC, une hypertension artérielle sévère ou mal équilibrée, une insuffisance coronaire sévère, des antécédents de convulsions, un risque de glaucome par fermeture de l’angle ou de rétention urinaire liée à des troubles urétroprostatiques ? Le patient prend-il un autre traitement (association avec un autre décongestionnant oral ou nasal contre-indiquée) ? Et, si c’est une femme, allaite-t-elle (danger pour le bébé) ? Un avis médical est par ailleurs nécessaire avant de prendre un vasoconstricteur dans les cas suivants : grossesse, traitement par alcaloïde de l’ergot de seigle ou IMAO-A sélectif (moclobémide), personne atteinte de maladie cardiovasculaire, de troubles neurologiques (insomnie, agitation, troubles du comportement, etc.), d’hyperthyroïdie ou de diabète.
Avant de délivrer le médicament, le mode d’action et les risques associés à sa prise doivent être rappelés au patient. Les vasoconstricteurs ne réduisent aucunement la durée du rhume, ils soulagent juste les symptômes. Au prix d’effets indésirables cardiovasculaires (hypertension artérielle, infarctus du myocarde), neurologiques (AVC, convulsions, troubles du comportement), gastro-intestinaux (colites ischémiques) ou cutanés. Si malgré ces mises en garde le patient souhaite prendre ce médicament, il faudra lui rappeler la durée maximale de traitement de cinq jours et l’alerter sur le risque d’association avec une autre spécialité contenant du paracétamol, de l’ibuprofène ou de la cétirizine ou avec un autre vasoconstricteur. L’ANSM demande aux pharmaciens d’inscrire la délivrance dans le dossier pharmaceutique (DP) du patient.
Un document « Vous avez un rhume : que faire ? » est à remettre systématiquement au patient lors de chaque dispensation de vasoconstricteur par voie orale. Les règles d’hygiène à suivre en première intention y sont détaillées (humidification du nez, dormir la tête surélevée, etc.) ainsi que les risques des vasoconstricteurs.
Ces deux outils vont être distribués dans les pharmacies par les laboratoires concernés. Ils sont également téléchargeables sur le site internet de l’ANSM. §

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