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Pas alignés

Publié le 8 février 2020
Par Laurent Lefort
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Mutualisation ou libéralisation ? « Il est clair qu’Amazon, ce n’est pas la vision du gouvernement. Nous ne souhaitons pas que les plateformes vendent des médicaments, comme on vend des livres », affirme la ministre de la Santé pour tenter d’apaiser les esprits échauffés par l’article 27 du projet de loi d’accélération et de simplification de l’action publique examiné le 5 février en conseil des ministres. Avec ou sans Amazon, il faut dire que ce texte visant à assouplir le cadre de la vente en ligne de médicaments surprend, tant il n’est pas en cohérence avec les mesures mises en place tout récemment pour les officines physiques. Pas facile, pour une même catégorie de médicaments, d’accepter une « rigidification » de la dispensation d’un côté et un assouplissement de la vente de l’autre. C’est pourtant ce qui est susceptible d’arriver pour le paracétamol ou l’ibuprofène qui ont quitté les rayons du libre accès ou, plus récemment encore, les vasoconstricteurs par voie orale dont la délivrance en conseil est désormais très bordée. Une rigueur finalement bienvenue tant elle est connectée, sans mauvais jeu de mots, à cette marque de fabrique qui rend l’officine incontournable. Non, vraiment, alors que le texte de loi mentionne que le chiffre d’affaires généré par la vente en ligne « n’impose pas nécessairement la présence d’un pharmacien pour assurer la sécurité de la vente », il n’est pas facile d’entendre que ce qui est absolument nécessaire d’un côté puisse devenir totalement superflu de l’autre.

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