- Accueil ›
- Business ›
- Economie ›
- Tableaux de bord ›
- Comment concilier éthique et marge
Comment concilier éthique et marge
Lorsqu’un laboratoire vient vous demander de référencer un nouveau produit conseil ou un article autorisé par notre profession, il n’y a pas de réponse toute faite. Avant toute prise de décision, un temps de réflexion s’impose. Le questionnement permet de prendre de la distance, pour ne pas se laisser manipuler par le commercial qui vous démarche et ne pas se fourvoyer dans une opération strictement commerciale et sans aucune valeur ajoutée pour notre image de professionnel de santé.
Comme tout autre professionnel, il nous faut agir avec éthique. Même si ce mot est à la mode et utilisé fréquemment (exemple : médicaments éthiques, ce qui suppose que d’autres n’en sont pas !), il est bon de se rappeler que l’éthique n’est ni une science ni une technique ni un système de règles ; mais surtout elle engage celui qui décide, suite au travail rationnel nécessaire, mettant en jeu les valeurs qu’il porte. Or à l’officine, nous sommes face à deux exigences : viser en priorité le bien des personnes qui nous sollicitent, tout en parvenant à faire vivre l’officine et son équipe. Nous nous situons ainsi sur une ligne de crête, évitant à la fois une vision trop idéaliste de notre mission et une vision essentiellement utilitariste, considérant le patient comme simple consommateur.
D’où la question : comment exercer un jugement éthique le plus juste possible afin de lier la fin visée et les moyens d’y parvenir ? Il est vrai que les choix sont parfois difficiles en raison de la pluralité des critères à retenir : nature des principes actifs et de leurs métabolites, forme galénique innovante, attentes de la clientèle, alternative à un produit déjà référencé, possibilité de conseil complémentaire à certaines prescriptions…
D’évidence, le premier critère qui doit nous guider est celui de non-nocivité : celui-ci correspond au principal dogme abstentionniste dans le domaine de la santé et déjà formulé par Hippocrate. Un second principe peut être l’utilité potentielle du produit proposé : son indication thérapeutique en cas de pathologie courante a-t-elle été bien scientifiquement prouvée ? Peut-il constituer un réel conseil associé à un autre traitement ? Ce nouveau référencement peut-il être véritablement source de valorisation pour l’officine ? Il est possible de recourir à d’autres critères. C’est à cette seule condition qu’une décision éthiquement juste peut être prise et qu’une officine subsiste comme véritable espace de santé.
- L’IA au service des pharmaciens : un levier contre la fraude aux ordonnances ?
- « Non, monsieur Leclerc, les pharmaciens ne sont pas des nuls ! »
- [VIDÉO] Médicaments : on vous livre cette idée…
- Sante.fr : l’outil de référence pour faire connaître ses services aux patients
- Campagnes publicitaires de médicaments OTC et des produits de parapharmacie
- Financement des officines : 4 solutions vertueuses… ou pas
- Prescriptions, consultations : les compétences des infirmiers sur le point de s’élargir
- Dispensation à l’unité : chassez-la par la porte, elle revient par la fenêtre
- Quelles populations sont actuellement à risque de développer un scorbut ?
- Gilenya (fingolimod) : quelles conditions de délivrance ?

