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Le don d’ovocytes

Publié le 22 février 2020
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En 2017, 756 femmes ont donné leurs ovocytes et 329 naissances par don ont eu lieu. Le délai d’attente pour un don d’ovocytes pour un couple est actuellement de 2 à 4 ans. L’Agence de la biomédecine estime qu’il faudrait, chaque année, 1 400 donneuses pour répondre aux besoins des couples en attente.

Quels sont les principes et conditions à respecter ?

Comme pour le don de sperme, le don d’ovocytes doit être volontaire, libre et non rémunéré. Pour le moment, la loi de bioéthique en vigueur a pour principe un don totalement anonyme.L’enfant ne peut pas connaître l’identité de la donneuse, de même que les donneuses et receveuses ne peuvent pas connaître leurs identités respectives. La donneuse doit être une femme en bonne santé âgée de 18 à 37 ans. Pour les femmes en couple, un accord écrit du ou de la partenaire est obligatoire. Par précaution, les donneuses n’ayant jamais procréé peuvent conserver une partie de leurs ovocytes pour leur propre utilisation ultérieure.

Quel est le nombre limite de dons ?

La loi limite à 2 le nombre de dons d’ovocytes pour une même donneuse. En moyenne, une dizaine d’ovocytes sont recueillis lors d’un prélèvement. Ce don sera en général utilisé pour 1 à 2 receveuses. Les ovocytes d’une donneuse ne pourront pas conduire à la naissance de plus de 10 enfants.

Comment se réalise un prélèvement d’ovocytes ?

Le don d’ovocyte est géré dans les centres d’étude et de conservation des œufs et du sperme (Cecos). Avant tout prélèvement, une stimulation ovarienne (souvent précédée d’une ou de plusieurs injections visant à mettre les ovaires au repos) permet la maturation de plusieurs ovocytes. Elle est réalisée par une injection quotidienne de gonadotrophines par voie sous-cutanée pendant 10 à 12 jours. Elle implique une surveillance par examens échographiques et prises de sang pour doser l’estradiol ainsi que la LH et la progestérone. Les ovocytes sont prélevés avec une aiguille par voie transvaginale, sous contrôle échographique et sous anesthésie locorégionale ou générale de courte durée. Ils sont ensuite congelés dans de l’azote liquide ou utilisés directement. Les effets indésirables rares liés à la stimulation et à l’acte chirurgical sont abordés avec la future donneuse lors de la première consultation médicale.

Quels changements pourraient survenir pour le don d’ovocytes ?

Le don de gamètes est actuellement proposé à des couples hétérosexuels infertiles ou à risque de transmission de maladie grave. Le projet de loi relatif à la bioéthique, adopté le 15 octobre 2019 et désormais soumis à l’avis du Sénat, propose une ouverture de l’assistance médicale à la procréation aux couples de femmes et aux femmes seules. Ce texte propose également qu’une future donneuse consente à ce qu’un jour son identité puisse être révélée à l’enfant majeur né de son don.

Sources : site internet de l’Agence de la biomédecine, dondovocytes.fr ; cecos.org ; service-public.fr ; «   Conservation des gamètes : quelles modalités   », La Revue du praticien , n°   68, octobre   2018 ; «   Ce que prévoit le projet de loi bioéthique   », Les Echos , 16   octobre 2019 ; «   PMA : les dons d’ovocytes et de spermatozoïdes progressent mais restent insuffisants   », Le Figaro santé, novembre 2018.

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