Ruptures de médicaments liées au coronavirus : de l’importance de la source des principes actifs

Lors de la conférence de presse du groupe Servier ce 20 février, la pandémie de coronavirus et son impact sur la production de médicaments ont été évoqués. Servier possède en effet une usine de production en Chine, mais elle fabrique des médicaments uniquement à destination du marché chinois. Olivier Laureau, président de Servier, a expliqué que le groupe et les autres laboratoires ont constitué des stocks de principes actifs qui permettent de fabriquer des médicaments et de faire face à la pandémie si celle-ci est maitrisée. « Mais beaucoup d’intermédiaires de synthèse et d’excipients proviennent de Chine. Tout dépend par conséquent de l’évolution de l’épidémie », a souligné Olivier Laureau.

Autre problème soulevé par le président de Servier : la source des principes actifs. « Dans l’AMM, les principes actifs sont sourcés. S’il y a une pénurie de principes actifs, il faudra trouver le moyen avec les autorités sanitaires de faire valider d’autres sources », a-t-il déclaré. Et de poursuivre : « Sur le plan politique, nous devons avoir une réflexion sur la souveraineté sanitaire. Je m’inscris complètement dans les propos d’Olivier Véran sur la réindustrialisation en France (voir notre article du 17 février, NdlR). Le G5 (1) dont fait partie le groupe Servier ne cesse de promouvoir cette indépendance sanitaire ». Selon Servier, 32 % de ses médicaments sont produits et 98 % de ses principes actifs sont synthétisés en France.

1. L’association G5 Santé est un cercle de réflexion des industries de santé.