Coronavirus : sur le terrain, les pharmacies s’organisent

Dès ce matin du 16 mars, la pharmacie de Philippe Dauphin, titulaire à Beauchamp (Val d’Oise) a été prise d’assaut. « Les patients font la queue à l’extérieur et je ne laisse entrer qu’une seule personne par famille. A l’intérieur, j’ai placé des tréteaux pour éviter un accès désordonné aux comptoirs, mis au sol des bandes adhésives pour marquer une distance de précaution de 2 mètres entre chaque personne. Je n’accepte que les règlements par carte bancaire et ai recouvert les touches du terminal de paiement de papier alimentaire qui est changé régulièrement. Le personnel a pour consigne de se laver les mains toutes les demi-heures et il porte des masques FFP2 que j’ai achetés à prix d’or. »

A Nice (Alpes-Maritimes), Anne Aubry a opté aussi pour des mesures de bon sens. Outre le rappel des « gestes barrière » affichés à l’entrée, elle filtre les entrées de ses clients dans l’officine en fonction de sa capacité d’accueil au comptoir. « Nous disposons de quatre comptoirs, donc il n’y a jamais plus de 4 clients dans la pharmacie, tandis qu’à l’extérieur, les gens attendent à bonne distance des uns des autres », raconte-t-elle. Toutes les mesures de protection ont été prises pour son personnel : port de masques, distance de sécurité de 1,5 mètre avec le patient au comptoir qui est le seul à pouvoir manipuler sa carte Vitale, règlement au maximum en CB, désinfection des lecteurs de cartes toutes les 30 minutes…

Mêmes mesures exceptionnelles à la pharmacie de Philippe Denry à Gondreville (Meurthe-et-Moselle) : accueil limité à trois personnes à la fois, un par comptoir, respect des distances, port de masque pour l’équipe, mise à disposition de gel hydro-alcoolique à l’usage – sur place – des patients. Il a donné comme instruction à son équipe d’aller au plus pratique avec les clients. « J’ai demandé que le temps consacré à la délivrance et au conseil soit limité au strict nécessaire, et si une personne présente des symptômes ou est suspecte, nous la prions d’attendre dehors dans sa voiture, le temps de préparer son ordonnance », indique-t-il.