Hydroxychloroquine dans Covid-19 : un essai français pour trancher de l’efficacité

© hydroxychloroquine, coronavirus, Covid-19, Plaquenil, Hycovid, Raoult - CHU Angers

Hydroxychloroquine dans Covid-19 : un essai français pour trancher de l’efficacité

Publié le 1 avril 2020
Par Anne-Hélène Collin
Mettre en favori

« Oui ou non, l’hydroxychloroquine a-t-elle un impact chez les patients Covid à haut risque d’aggravation ? » Pour répondre à cette question qui agite les scientifiques (et pas que) depuis la médiatisation de Plaquenil, 37 hôpitaux français, à l’initiative du CHU d’Angers (Maine-et-Loire), lancent ce mercredi 1er avril l’étude Hycovid, un essai clinique qui se veut « d’une extrême rigueur scientifique », selon le Pr Vincent Dubée, porteur du projet.

Effectivement, l’étude est randomisée et teste en double aveugle l’hydroxychloroquine seule contre placebo. Elle est aussi de grande ampleur puisqu’elle inclut 1 300 patients ayant tous le même profil : forme non grave de Covid-19 mais à haut risque d’aggravation (et sans contre-indication à l’hydroxychloroquine). L’essai permettra ainsi d’apporter une réponse à une autre question: faut-il administrer l’hydroxychloroquine dans les formes sévères, ou plus précocement ? « Les données récentes suggèrent que les traitements ont plus de chances d’être efficaces s’ils sont administrés tôt aux malades, avant que l’affection ne devienne grave », justifie le CHU d’Angers. 

Chaque patient recevra un lot de comprimés pour 9 jours de traitement, à raison de deux doses de 400 mg (d’hydroxychloroquine ou de son placebo) à J0 puis 200 mg matin et soir pendant les 8 jours suivants, avec prélèvements nasopharyngés pour test PCR à J5 et J10. L’efficacité du traitement sera jugée en comparant le nombre de patients décédés ou transférés en réanimation en raison d’une aggravation respiratoire au cous des 14 jours suivant la première prise.

Les premiers résultats sont attendus dans 3 semaines. Toutefois, «l’obtention précoce d’un résultat prouvant l’efficacité de la molécule pourrait conduire à une interruption prématurée afin que le traitement soit mis immédiatement à disposition des patients COVID‐19 ». Qui pour payer ? « Considérant l’urgence de la situation sanitaire, le CHU d’Angers a décidé, en accord avec les 36 établissements qui l’accompagnent, de commencer ce projet sans engagement financier préalable de l’Etat ou de partenaires industriels », explique le porteur de l’essai.

Publicité

Autres résultats très attendus, ceux de l’étude européenne Discovery, qui teste aussi l’efficacité et la sécurité de l’hydroxychloroquine dans Covid-19, comparativement à trois autres traitements. Les premières conclusions devraient être révélées dans quelques jours.