Maux du quotidien Réservé aux abonnés

Les traitements antipuces

Publié le 4 avril 2020
Par Pascale Pibot
Mettre en favori

Le conseil et la délivrance d’un traitement contre les puces exigent d’être prudent : en 2018, l’Agence nationale du médicament vétérinaire a enregistré 122 déclarations d’intoxications félines à la perméthrine, dont 6 décès.

Pour quel animal ?

• L’emballage d’un traitement antipuce doit indiquer qu’il s’adresse bien à l’animal visé. Un client qui achète un produit pour chien doit être averti qu’il ne faut surtout pas l’utiliser pour un chat ou un lapin.

– Pour les chats : si la perméthrine est un insecticide fréquent dans les produits pour chiens, les chats sont intolérants à cette molécule. Les intoxications les plus graves surviennent avec les pipettes spot-on, à cause de leur concentration importante et en ses dérivés (deltaméthrine). Un chat peut aussi s’intoxiquer en léchant le pelage d’un chien venant d’être traité. Il est donc nécessaire de conseiller de séparer le chien traité des chats vivant avec lui durant quelques heures après le traitement. Le fipronil est en revanche bien toléré chez le chat.

– Pour les lapins et les rongeurs : des accidents surviennent lorsqu’ils sont traités avec du fipronil (Frontline en spray ou en pipette pour chats, entre autres). Des pipettes spot-on à base d’imidaclopride (Advantage, Advocate, etc.) ou de sélamectine (Stronghold) sont plus indiquées.

– Pour les furets : le fipronil est disponible sous une forme adaptée au furet adulte (Frontline Combo Chat en pipette).

Publicité

• La dose devra être adaptée au poids. Il convient de respecter les recommandations du fabricant, en particulier au sujet des chiots et chatons et des femelles gestantes ou allaitantes.

Prévenir ou guérir ?

• En préventif, le choix est large et inclut les insecticides topiques. Avec ces derniers, les puces entrent en contact avec le principe actif qui a diff usé sur la peau ou le pelage. L’eff et s’exerce avant que les parasites ne piquent. Les topiques sont donc intéressants pour les animaux hypersensibles aux piqûres de puces. Le fipronil, la perméthrine, la deltaméthrine, le pyriprole ou encore l’imidaclopride sont des principes actifs courants dans les insecticides topiques.

• Lorsque l’infestation par les puces est avérée, les produits systémiques qui inhibent la ponte et bloquent le gorgement des insectes sont indiqués. Le principe actif (sélamectine, nitenpyram, spinosad, afoxolaner, fluralaner, sarolaner, indoxacarbe etc.) est alors véhiculé par le sang et la puce est neutralisée quand elle pique. Attention, un antipuce systémique, même donné en comprimés, n’a pas forcément un eff et protecteur à long terme, à l’exemple de Capstar (nitenpyram).

À quelle fréquence d’application ?

• Il existe des colliers antipuces et même certaines pipettes spot-on censés protéger l’animal pendant 3 mois mais la plupart des produits préventifs (pipettes, comprimés ou colliers) agissent pendant environ 4 semaines. Un traitement mensuel permet donc d’éviter que les puces ne s’installent dans l’environnement.

• Certains propriétaires sont persuadés que laver régulièrement un chien avec un shampoing insecticide le protège contre les puces mais l’effet ne dure que quelques jours.

Source : Vigil’Anses n° 8, juin 2019.

GARE À L’EAU

– Contre le « lessivage », préférer un médicament systémique à un topique quand l’animal va réguliè rement dans l’eau ou reçoit des shampoings traitants.

– Eviter tout contact de l’animal traité avec l’eau pendant au moins 48 heures après l’administration.

– Enlever le collier antipuce si l’animal se baigne ou doit être lavé.