Azithromycine, montélukast, zinc : nouvelles stars du traitement Covid-19 ?

Le D^r Sabine Paliard-Franco, médecin généraliste dans l’Isère, prescrit des macrolides (azithromycine, etc) à tous ses cas critiques de Covid-19, confiait-t-elle le 13 avril sur le blog de Mediapart. « Le macrolide (…) agit dès les premières 24 heures tant sur la toux, la fièvre, les myalgies, les signes ORL et l’état général, constate-t-elle. C’est étonnant. » « En cas d’essoufflement et/ou de toux rebelle, je prescris volontiers une association fixe de bronchodilatateur et de corticoïde inhalés, et un antihistaminique sur les terrains allergiques (pour réduire l’inflammation générale) », poursuit-elle. Pour les patients « à la limite de l’hospitalisation », elle prescrit Rocéphine IM ou SC et un macrolide per os, avec un bronchodilatateur. Elle assure un suivi journalier. 

Certes, l’azithromycine a démontré des vertus anti-inflammatoires et immunomodulatrices. Certes, elle a montré un intérêt pour diminuer la fréquence des exacerbations de pathologies chroniques pulmonaires telles que la BPCO. Mais aucune étude n’a, à l’heure actuelle, démontré un intérêt de l’azithromycine dans la Covid-19, associée ou non à l’hydroxychloroquine. 

En Moselle, département du Grand-Est très touché par l’épidémie de Covid-19, des médecins généralistes vont plus loin, en associant à l’azithromycine du montélukast (Singulair et génériques, qui n’a pas le vent en poupe selon l’ANSM), dès l’apparition des symptômes. « Ensuite, on a pensé à incorporer du zinc dans le protocole pour renforcer l’action de l’azithromycine », confie le D^r Jean-Jacques Erbstein au quotidien L’Est Républicain. Enfin, « afin de juguler les complications de type phlébite et embolie pulmonaire, il a été ajouté au protocole une injection quotidienne d’un anticoagulant, l’héparine, à dose préventive ». Le fruit d’une réflexion entre médecins sur le groupe Facebook « Le Divan des médecins », et non validé par des essais cliniques randomisés. « C’est sûr, on n’a pas de comparaison. Notre méthode est très empirique. Mais, le résultat est là », constate le médecin mosellan. 

En attendant une mise en évidence solide de l’efficacité de ces médicaments dans Covid-19, les Centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) appellent les pharmaciens à leur remonter les situations de mésusages liées à la prescription et à l’utilisation des médicaments en ambulatoire, à l’instar du projet MESANGE porté par les CRPV de Bourgogne et de Franche-Comté. Nulle doute qu’en ce moment, les occasions ne doivent pas manquer.