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Le fonds de la CAVP, un an après

Publié le 11 avril 2020
Par Francois Pouzaud
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Il y a un peu plus d’un an, la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens lançait InterPharmaciens, son fonds d’investissement pour aider les jeunes diplômés à s’installer en faisant appel à la solidarité intergénérationnelle. Avec succès. Par François Pouzaud

Depuis son lancement il y a un an, InterPharmaciens, le fonds d’investissement créé par la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP), a déjà contribué à la concrétisation de 39 projets d’installation. Trente autres projets, dont les dossiers ont obtenu un accord de financement, se concrétiseront prochainement. Géré par Esfin Gestion, ce fonds complète, sous la forme d’un financement subordonné (afin que celui-ci soit considéré par le banquier principal comme un apport), le plan de financement des jeunes pharmaciens ne pouvant réunir seuls la totalité du montant de l’apport nécessaire à l’acquisition de leur outil de travail. Ces 69 dossiers ont déjà consommé 14,91 M € (75 %) des 20 M € de ce fonds. C’est pourquoi « les administrateurs du conseil de la CAVP réfléchissent à la création d’un deuxième fonds de même enveloppe afin de poursuivre notre démarche qui s’inscrit dans un esprit de solidarité intergénérationnelle », annonce Monique Durand, présidente de la CAVP.

Pour accéder au fonds, qui a financé environ deux tiers de projets de reprise de fonds de commerce et un tiers d’achats de parts sociales, Esfin Gestion et un comité stratégique jouent le rôle de filtre à l’entrée. Sur 148 demandes de financement, 76 ont donné lieu à un accord de financement et 30 sont actuellement à l’étude. Sur cette base, le profil type du demandeur se dessine. Le repreneur est âgé en moyenne de 35 ans et est attiré par l’exercice en association puisqu’il accède à la propriété d’une officine dont le nombre d’associés moyen est de 1,4. Son appétence pour l’exercice en milieu rural est assez marquée (41 % des dossiers, dont 19 % en zone de revitalisation rurale). Les installations en centre-ville restent toutefois les plus nombreuses (46 %). Celles en centre commercial représentent 13 % des dossiers pour lesquels le ticket d’entrée a nécessité un financement complémentaire de l’apport personnel de 289 k € en moyenne (versus un montant moyen de financement alloué par InterPharmaciens de 216 k €, toutes pharmacies confondues).

La taille de l’officine à acquérir n’est pas un critère de discrimination. Le financement a été consenti dans 19 % des dossiers pour une pharmacie de moins de 1,3 M € de chiffre d’affaires (CA), dans 46 % des cas pour une pharmacie de 1,3 M € à 2 M € de CA, dans 23 % des demandes pour une pharmacie de 2 à 3 M € de CA et dans 12 % des dossiers pour une pharmacie de CA supérieur à 3 M €. La répartition géographique des 69 dossiers concrétisés peut surprendre : il n’y en a aucun dans le centre de la France ! Enfin, 43 % des dossiers ont été présentés directement à Esfin Gestion, les apporteurs d’affaires étant principalement les experts-comptables (32 %), devant les transactionnaires (20 %), les répartiteurs (3 %) et les avocats (1 %).

Des prix de marché non perturbés

Ce booster d’apport n’est pas un facteur de renchérissement des prix des officines. « Dans nos 69 dossiers, les valorisations sont conformes à celles observées sur le marché des transactions, les prix de cession sont en moyenne de 78 % du CA HT et de 5,1 fois l’excédent brut d’exploitation retraité des frais de gérance », indique Edmond Donat, chargé d’investissement chez Esfin Gestion. Sur les 20 % d’apport personnel recommandé, le jeune a apporté en moyenne 8 % de fonds propres et le complément d’apport d’InterPharmacien a représenté 12 % du besoin de financement.

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