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© coronavirus, covid-19, hydroxychloroquine, azithromycine, montélukast, ANSM, CRPV, MESANGE - Matthieu Vandendriessche
Médicaments dans Covid-19 : hydroxychloroquine, azithromycine, montélukast… sous haute surveillance
Les centres de pharmacovigilance (CRPV), d’addictovigilance, antipoison et la Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT) sont mobilisés pour assurer la remontée des effets indésirables, d’erreurs médicamenteuses et des mésusages des médicaments utilisés chez les patients atteints du Covid-19 (qu’ils soient administrés en vue d’un traitement du Covid ou non). Dans le viseur : hydroxychloroquine, azithromycine, lopinavir/ritonavir, paracétamol, IEC, sartans, colchicine, mais aussi méthadone et antalgiques opioïdes forts en raison des risques pouvant accompagner l’assouplissement des conditions de prescription et de délivrance en pharmacie.
Après un premier signal, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a publié le 24 avril une nouvelle enquête des CRPV de Dijon-Côte-d’Or (effets indésirables issus des remontées nationales de pharmacovigilance et du questionnaire MESANGE) et de Nice-Alpes-Maritimes (effets indésirables cardiaques). Et relève 215 cas depuis fin mars d’effets indésirables imputés aux médicaments utilisés dans le traitements du Covid-19, soit plus de la moitié des cas notifiés aux CRPV sur la même période.
L’hydroxychloroquine, seule (23 % des cas) ou associée à l’azithromycine (31 %), est la première responsable devant l’association lopinavir-ritonavir (42 % des cas), compte le plus d’effets indésirables graves, et est la seule liée à un décès (4 entre le 27 mars et le 22 avril). Ce n’est pas une surprise, les effets indésirables les plus fréquents sous hydroxychloroquine sont majoritairement cardiaques (voir notre enquête ici). Plus étonnant, des signes psychiatriques ont été notifiés.
Si on ne sait pas combien de personnes ont reçu ces médicaments depuis le début de l’épidémie (mais le nombre de prescriptions délivrées peut donner une estimation), les CRPV remarquent une nette augmentation des cas rapportés avec l’hydroxychloroquine ou l’association lopinavir-ritonavir par rapport à la période 1985-2019. « La centaine de cas graves notifiée récemment pourrait représenter un nombre beaucoup plus important d’effets indésirables cardiaques dans la population traitée par l’hydroxychloroquine associée ou non à l’azithromycine (et à un moindre degré, l’association lopinavir/ritonavir ou la chloroquine) », note le CRPV de Nice, qui confirme que « le bénéfice/risque de ces traitements et de l’hydroxychloroquine en particulier, hors essais cliniques, est toujours considéré défavorable. »
Par ailleurs, l’enquête comptabilise 51 cas d’aggravation de l’infection Covid-19 essentiellement avec des AINS et des corticoïdes, dont un décès.
Enfin, les CRPV notent une émergence des prescriptions (pas toujours délivrées par le pharmacien) d’ivermectine (Stromectol), de montélukast (Singulair), de zinc (Effizinc), sans effets indésirables associés, mais à l’origine d’une situation de mésusage.
D’autres enquêtes coordonnées par l’ASNM viendront compléter cette surveillance.
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