Covid-19 : comment se rapprocher des malades chroniques

La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) appelle les pharmaciens à contacter par téléphone les patients en ALD qui ne se rendent plus à l’officine et auxquels les officinaux ont dispensé au moins quatre fois le même traitement entre le 1^er septembre 2019 et le 29 février 2020.  Ceci pour leur rappeler l’importance du respect de leur traitement, y compris en période d’épidémie ; les inviter à retirer leur traitement habituel à l’officine ou en organisant son portage au domicile, au vu d’une ordonnance en cours de validité ou au moyen du renouvellement exceptionnel lorsque cela est possible ; les inciter à consulter, en présentiel ou à distance, leur médecin traitant.

Pour les aider dans cette démarche, la FSPF met à leur disposition un document pour conduire leur échange avec le patient. Le syndicat s’est aussi rapprochée des éditeurs de logiciels afin que les pharmaciens puissent de façon simple tracer cet échange dans le dossier du patient pour en faciliter le suivi, mais également « pour en documenter le contenu dans la perspective de la finalisation, par la publication des mesures réglementaires nécessaires à leur application, des dispositifs du pharmacien correspondant et de télésoin ». 

Des chiffres inquiétants

Le renoncement aux soins est en effet devenu une source d’inquiétude pour tous les acteurs de santé. D’après les derniers chiffres du GERS, l’activité de médecine générale en France affiche toujours une forte baisse par rapport à 2019 : -36, 4 % la semaine du 4 avril et -34,2 % la semaine du 13 avril 2020. La chute d’activité est encore plus forte pour les médecins spécialistes : -50 % en moyenne du 23 mars au 19 avril 2020. 

Les hôpitaux publics enregistrent également une diminution importante de leur activité hors Covid-19. Ce 28 avril 2020, la Fédération hospitalière de France a donné quelques exemples lors d’une conférence de presse : -35 % de prises en charge des appendicites à l’AP-HP, le CHU de Montpellier -26 % des transports du SMUR pour les urgences cardiaques au CHU de Montpellier, -50 % d’activité à l’hôpital de Lannion (Côtes-d’Armor). Enfin, les hospitaliers de Tours s’inquiètent d’une recrudescence de la coqueluche. La FHF redoute après le 11 mai, non seulement une deuxième vague d’épidémie de Covid-19, mais aussi une vague de patients chroniques dont l’état s’est aggravé.